Thèse soutenue

Musiques, corps et objets dans les rites et dans les danses des Sara du sud Tchad : Le rite initiatique Yondo

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Auteur / Autrice : Rosalie Kantiebo
Direction : Pierre Robbe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie et ethnobiologie
Date : Soutenance en 2004
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Serge Bahuchet
Examinateurs / Examinatrices : Michael Houseman
Rapporteurs / Rapporteuses : André Iteanu, Odile Journet

Mots clés

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Résumé

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Musique corps et objets dans le rite initiatique Yondo est un sujet qui investit le fondement de la personne par l'entremise des états d'êtres de l'individu en œuvre dans les espaces initiatiques. La dimension corporelle et la notion de personne est au cœur du rite Yondo qui fonctionne et prend tout son sens par rapport à la globalité du fondement des choses de la vie depuis le commencement. Temps et espaces sont analysés et le déroulement de l'analyse tient compte du déplacement du néophyte dans l'espace et le temps. Les transformations qui s'imposent à lui tout le long de son cheminement initiatique dans cet espace-temps déclaré amer (-ate) tiennent de l'intemporel et se situent d'abord à l'intérieur de l'initié. L'initié étant le principal espace investit par lui-même pour son affranchissement et son élevation ultime. Le cheminement du Ndoo dans l'espace circonscrit un schéma circulaire qui s'inscrit par des mouvements convergents puis divergents, mouvements qui dénotent d'une part une action d'unification et d'osmose puis d'autre part une action d'individuation. C'est par le biais de la musique et de la danse que toutes les relations sont posées pendant le temps initiatique, ce qui pose la musique comme le canal essentiel des transformations. Les différents rapports sont donc étudiés à travers les différents rituels qui se posent en musique. La définition du corps comme étant la musique et l'instrument à la fois est proclamée par les Ndoo (initiés à Yondo) eux-mêmes. Et la musique expressive du corps modulable, le pose dans les différentes apparitions comme un mutant, un être capable de prendre diverses formes. La grâce, la beauté, la souplesse attestent du sublime et de la perfection recherchée par les initiés tant dans leur déhanchement que dans la présentation de soi : la couleur pourpre lumineuse de leur corps, feu et lumière (Le pourpre et la lumière étant figurés respectivement par le kaolin et l'huile, symbole de leur élevation vers l'intemporalité). Du fondement de Yondo, il est question de la réappropriation dont ses éléments de font objet dans les structures modernes (politique, église). Il y est fait cas des différents traitements qui ont cours aujourd'hui, et les ajustements, les stéréotypes dont le rite fait également objet. La question de la douleur et de la souffrance est posée. Malgré les gestes et les actes religieux en cours dans ce rite initiatique, Yondo se pose plutôt comme une formation à une philosophie de vie très structurée, une ouverture de l'être sur lui-même et vers l'infini et l'insaisissable, donc un lieu de jonction, le lieu du multiple et de l'unité.