Thèse soutenue

La philosophie pythagoricienne de la musique

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Auteur / Autrice : Joël Figari
Direction : Gilbert Romeyer-Dherbey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de la philosophie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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La philosophie de la musique attribuée aux premiers Pythagoriciens est habituellement considérée comme une doctrine des nombres. De nombreux témoignages le confirment en effet. Mais à cette interprétation peut être opposée une antithèse : car la musique apparaît aussi, de Pythagore à Archytas, comme une phénomène sonore. Comment faut-il donc comprendre la relation entre le modèle mathématique de l'harmonie et la réalisation sonore de la musique ? Ce problème philosophique remet en question l'interprétation du pythagorisme présocratique. Il nous révèle une figure inhabituelle des premiers Pythagoriciens, prenant part à la vie musicale de leur temps, et ne restant pas confinés à leur rôle de théoriciens. L'acoustique s'inscrit, avec la physiologie de l'audition, dans une physique où le domaine de la musique est spécifié. L'"harmonie des sphères" n'est qu'une déformation aberrante de l'harmonie musicale par l'astronomie ; elle s'accentue à l'époque de Platon, mais se trouve disqualifiée par la critique d'Aristote. Cependant, l'harmonie des contraires demeure, bien plus que les nombres, le principe fondamental de toutes choses. Ce principe cosmique reçoit une application particulière en musique : le domaine infini du son (diastema) et son expression mathématique finie (logos) sont en effet réunis par l'harmonie des contraires. C'est pourquoi la musique n'est pas seulement une mathématique ou une dialectique, mais aussi une action éthique et une philosophie. Aux yeux des premiers Pythagoriciens, la science harmonique doit ainsi correspondre à la musique de leur temps, pour le bienfait de la cité.