Thèse soutenue

Développement de la doctrine du magistère catholique sur la contraception de Pie XI (Casti Connubii) à Jean-Paul II (Evangelium Vitae) : la nouveauté des positions de Jean-Paul II

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Auteur / Autrice : Damase Zinga Atangana
Direction : Jacques PrévotatYves-Marie Hilaire
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Lille 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Avant de se propager dans les pays du Sud, la problématique contemporaine de la contraception s'est rapidement répandue en Occident au lendemain de la 1re guerre mondiale, acculant de nombreuses familles à la limitation des naissances. C'est dans ce contexte qu'en 1930, la hiérarchie anglicane avait pris une position audacieuse en faveur de la régulation des naissances par l'usage des contraceptifs. En réaction à celle-ci, le pape Pie XI publia le 31. 12. 1930 l'encyclique Casti Connubii. Depuis lors, les souverains pontifes ont tous, successivement, condamné sans détour la contraception artificielle, prônant en revanche les méthodes naturelles ou d'auto-observation. Cependant, si la position de l'Eglise catholique est demeurée constante, il faut tout de même reconnaître que, d'un pontificat à l'autre, il existe des différences énormes dans la façon d'argumenter et de justifier cette position, sous l'angle philosophique, théologique et pastoral. Notre travail relève plusieurs étapes dans ce mouvement doctrinal, avec un arrêt sur le discours de Pie XII sur les sages-femmes (1951), sur la constitution Gaudium et Spes (1965) et sur l'encyclique Humanae Vitae (25. 07. 1968), dont l'argument positif reposait sur le respect de la loi naturelle. Ce document pontifical a connu une opposition sans précédent. En accédant à la chaire de Pierre en 1978, le pape Jean-Paul II va reprendre ce dossier, assurément mal élaboré, en l'étoffant de façon originale. Car, à partir d'une anthropologie personnaliste, héritière de saint Thomas, de Max Scheler et de Kant, ce pape polonais, à la fois philosophe, théologien et pasteur, fonde son argumentation sur le respect dû à l'homme comme personne (ne pouvant être utilisé comme instrument de jouissance) et comme être "sui generis" bénéficiant d'une dignité inaliénable en tant que fils de Dieu appelé à l'Amour. Jean-paul II fait alors particulièrement droit à l'essence communionnelle de la relation amoureuse et appelle à passer d'une morale d'obligation à une morale fondée sur les valeurs. Cet enseignement, malheureusement méconnu et déformé par les médias, mérite d'être explicité et amplifié par les instances ecclésiales afin que les hommes de bonne volonté se l'approprient. Car, malgré sa rigidité, il entend bâtir une civilisation de l'amour, ouvrant ainsi les chemins de bonheur qui sont incompatibles avec la facilité, l'hédonisme et les dérives tragiques dans lesquels sombrent nos contemporains