Thèse soutenue

Altérité et révélation : le sacrifice de Hegel

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Auteur / Autrice : Joseph Cohen
Direction : Robert Legros
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Caen

Résumé

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Comment l'altérité et la révélation ont-ils pénétré le discours philosophique de Hegel? Pourquoi l'altérité et la révélation ont-ils constitué un événement pour la philosophie hégélienne? Depuis quel lieu - et de quel droit et à quelle fin - l'altérité et la révélation ont-ils habité la métaphysique onto-théo-téléo-logique du spéculatif? Ces questions composent le socle de cette thèse. En retraçant le développement et l'extension du Concept spéculatif depuis les écrits de Tübingen jusqu'à la Phénoménologie de l'esprit, nous avons tenté d'approcher et de saisir l'élément intime de la pensée hégélienne depuis lequel se pense et peut se penser l'alliance entre altérité et révélation. Au coeur de cette alliance, c'est le sacrifice qui ne cesse d'oeuvrer comme la modalité propre de la compréhension et comme la mouvance absolue de la relève (aufhebung). Ainsi, dans et par le sacrifice s'ouvre le " portique " du Savoir absolu et se dévoile l'essence, le devenir et l'avenir, du penser spéculatif depuis lequel les vocables d'altérité et de révélation font, pour la philosophie hégélienne, sens. Quel avenir peut-il encore advenir dans cette réappropriation absolue de l'altérité et de la révélation? Quel avenir peut-il encore s'ouvrir dans et par cette absoluité effective du sacrifice? Celui-ci peut-être: l'insacrifiable pouvoir, c'est-à-dire, l'infinité en et pour soi-même de la nomination. Nommer l'altérité et la révélation " en et pour elles-mêmes ", c'est d'abord et avant tout, pour Hegel, sacrifier ce que représentent ces vocables en les élevant à la vérité infinie de la présence. Leur nomination comme présence est précisément l'explicitation du mouvement de l'infini oeuvrant dans le fini ou encore du fini déjà porté et transporté par l'infini; l'explicitation des conditions de possibilité et d'effectivité de l'altérité et de la révélation. Or, la question qui se pose au coeur de cette nomination spéculative, pourrait s'entendre ainsi: que reste-t-il quant à l'altérité et la révélation dans et par leur nomination absolue? C'est dire, reste-t-il ou peut-il encore rester un impensé inappropriable et innomable par le système absolu de la réappropriation et de la nomination? Un impensé autour duquel tournerait et ne cesserait de tourner - mais autrement et pas encore - le penser hégélien.