Thèse soutenue

Fonctions et limites du parallélisme dans la philosophie de Spinoza

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Auteur / Autrice : Pascale Gillot
Direction : Pierre Macherey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Lille 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La question du parallélisme permet d'aborder deux aspects fondamentaux du spinozisme : d'une part, une théorie de la causalité universelle, articulée au modèle de la causalité efficiente hérité de la philosophie mécaniste de l'âge classique ; d'autre part, une théorie de l'identité psycho-physique, qui constitue une réponse inédite au problème, institué par Descartes, de l'union de l'âme et du corps. Le premier chapitre de cette thèse porte sur la nature de la relation générale entre Pensée et Etendue, qui représentent deux attributs distincts d'une même substance une et infinie. L'identité substantielle de la Pensée et de l'Etendue renvoie à l'existence d'un ordre unique des causes ou des choses à l'œuvre dans la réalité tout entière. Leur distinction, irréductible à une distinction de raison, a une signification épistémologique décisive : elle engage l'impossibilité de toute interférence causale entre l'ordre des déterminations idéelles et l'ordre des déterminations physiques. Le deuxième chapitre souligne l'importance de l'épistémologie mécaniste dans la constitution de la théorie spinoziste de la causalité universelle. Le déterminisme se double, dans cette perspective, d'une réforme de la catégorie de cause efficiente. Cette réforme trouve son aboutissement dans l'ontologie du conatus, qui pose l'être actif de toute cause ou de toute chose singulière. Le troisième chapitre expose la solution spinoziste du problème de l'union de l'âme et du corps. Le parallélisme psycho-physique pose l'identité réelle du corps et de l'esprit, mais maintient leur distinction conceptuelle. L'hypothèse cartésienne de l'interaction se trouve par là récusée. La promotion d'un déterminisme psychique à part entière représente un acquis original du parallélisme de Spinoza. L'identité réelle de l'esprit et du corps, qui ne contredit pas leur indépendance causale réciproque, engage la conception spinoziste de la puissance et de l'essence active des choses singulières