Thèse soutenue

Calcul de l'attachement au sein du syntagme nominal : le rôle des informations morphosyntaxiques de genre

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Auteur / Autrice : Sandrine Monnery
Direction : Daniel Zagar
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Dijon
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Etude de l'Apprentissage et du Développement (LEAD) (Dijon1989-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Daniel Zagar, Pascale Colé, Célia Jakubowicz, Alan Kennedy, Pierre Perruchet

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse a pour objectif l’étude du rôle des informations morphosyntaxiques de genre dans le calcul de l’attachement des mots. L’étude de ce mécanisme s’est appuyée sur l’effet d’incongruence grammaticale observe dans une tâche de décision lexicale avec amorçage. Cet effet se manifeste par le ralentissement de la reconnaissance d’un nom cible suite à la présentation d’un mot amorce marqué d’un genre opposé à celui de la cible (ex. La (fem) bureau (masc) ). Dans ce travail, l’effet d’incongruence a été utilisé comme révélateur de l’intervention d’un calcul d’attachement entre les mots. Le premier objectif de ce travail a consisté à tester la nature syntaxique de ce calcul. Deux résultats viennent à l’appui de cette hypothèse. L’effet d’incongruence n’est observé que lorsque l’amorce et la cible s’enchaînent sur l’axe syntagmatique (ex. Un nom-cible amorcé par un déterminant ou par un adjectif) et non lorsque aucune relation syntagmatique ne peut être décrite entre l’amorce et la cible (ex. Un nom cible amorcé par un autre nom). De plus, cet effet semble reposer sur la prise en compte d’indices grammaticaux de genre et ne peut être expliqué par une simple réaction de « bizarrerie » à une séquence improbable dans la langue. Un deuxième objectif a consisté à préciser les principales propriétés de ce calcul. Ce mécanisme semble relativement indépendant des indices sémantiques (genre naturelvs arbitraire des noms) et formels (régularités des terminaisons nominales). De plus, les données observées par la manipulation de syntagmes longs mettent en évidence le rôle privilégié du déterminant et ‘importance de l’unité syntagmatique dans le déclenchement et la réalisation de ce calcul. Enfin, un dernier objectif a consisté à tester le traitement des informations morphosyntaxiques de genre auprès de deux populations de lecteurs non experts : enfants en coures d’acquisition de la lecture et sujets porteurs du syndrome de Williams (SW) pour lesquels il est classique rapporté un déficit dans les traitements morphosyntaxiques. Chez l’enfant, il a pu être montré que le calcul de l’attachement est efficient dès la troisième année d’apprentissage de la lecture (CE2). Chez le sujet SW, les résultats font état d’une dissociation : préservation des processus computationnels et anomalies dans la récupération du genre des mots.