Thèse soutenue

Regarder l'extrême : une pédagogie de la mémoire de la Shoah à partir du film de Claude Lanzmann

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Auteur / Autrice : Carles Torner
Direction : Guy Berger
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Résumé

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Shoah, de claude lanzmann, met le spectateur face a nombreux temoignages. Par quelle construction historique et artistique cette memoire devient-t-elle actuelle ? quelle est la pedagogie pour la transmettre ? la recherche entrecroise trois temporalites : une etude de la memoire par une memoire multireferentialite et opacite derniere de l'objet de recherche, ethique et epistemologie, resonance et raisonnement s'enchevetrent. L'objet est place sous le regard a) du carrefour de memoires du chercheur, b) des debats theoriques de differentes disciplines et entre acteurs de la memoire collective, c) de shoah. L'itineraire de la memoire le concept de << memoire collective >> (m. Halbwachs) permet d'explorer les tensions a) entre unicite de la shoah et memoire exemplaire, b) entre narration historique et fiction veritable, c) entre l'intelligibilite de la transmission et l'imperatif de preserver l'opacite de la shoah. Sous le regard de shoah la narration d'un regard du film fait apparaitre la temporalite qui lui est propre, le role de l'oubli dans la construction de la memoire, le << pas de pourquoi >> de la shoah qui permet de regarder en face l'horreur, la mise en scene du temoignage par unartifice cinematographique qui met en lien la parole du temoin et l'innomable de ce dont il doit rendre compte. Ainsi surgit, dans l'image, le lieu de la mise a mort des juifs. Shoah cree une chaine de transmission paradoxale : des juifs mis a mort au temoin ; du temoin (souvent au moyen de l'interprete) a lanzmann ; du dialogue entre le temoin et lanzmann au spectateur ; du spectateur au-dela. Le film forme une communaute de temoins de la shoah. L'ethique de la transmission est une triple assignation de place (dans l'itineraire de la memoire), d'ecoute (subir la memoire) et de parole (narration, toujours inachevee, de la memoire de la shoah). Le dialogue entre memoire individuelle et memoire collective fait que tout recit de shoah soit dit a partir d'un carrefour memoriel contextualise.