Thèse soutenue

L'enfant sans filiation

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Auteur / Autrice : Isabelle Ardeeff-Garé
Direction : Bernard Beignier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit privé
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Toulouse 1

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'enfant sans filiation : le sujet déroute. Comment est-il possible qu'un enfant puisse aujourd'hui, dans notre société pédocentrique, ne pas avoir de filiation établie ? L'un des premiers droits de l'enfant n'est-il pas d'être rattaché à ses parents ? Le thème de l'enfant sans filiation ou de l'enfant abandonné - les littéraires ne font pas toujours la distinction - ne doit-il pas être relégué au rang des sujets de contes pour enfants (Ch. Perrault, Le petit poucet, J. Et W. Grimm, Hansel et Gretel) ou parmi les sujets de romans (Sans famille, Les mystères de paris, Chiens perdus sans collier. . . . ) ? Pourtant, le thème de l'enfant sans filiation est d'une incontestable actualité juridique. Il suffit de songer aux débats auxquels a donné lieu l'introduction de l'accouchement sous X dans le Code civil en 1993, ou aux interrogations que suscite actuellement le prétendu droit d'accéder à ses origines biologiques. La position de notre droit sur la question de l'absence de filiation peut paraitre contradictoire. Elle est, en réalité, parfaitement cohérente. D'une part, notre droit organise, dans certains cas, l'absence de filiation en faisant à la mère (accouchement sous X) ou aux parents (abandon anonyme) une promesse de secret qui s'impose, en principe, à l'enfant. D'autre part, notre droit combat l'absence de filiation en permettant à l'enfant soit d'accéder à ses origines (mais des aménagements devraient être trouvés sur ce point) soit de bénéficier d'une adoption. Les deux tendances de notre droit sont donc parfaitement complémentaires. On ne peut forcer une femme à être mère. Et l'absence de filiation est parfois une étape nécessaire pour lutter contre les avortements, les abandons sauvages ou les mauvais traitements. Mais elle doit aussi n'être qu'une étape transitoire afin de permettre à l'enfant d'acquérir un lien de remplacement. De ce point de vue, le recours à l'adoption est infiniment préférable à l'établissement obligatoire d'une filiation sans amour.