Thèse soutenue

Détermination des flux turbulents de masse dans le sillage d'un obstacle : application à l'écoulement à l'intérieur de la canopée urbaine

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Auteur / Autrice : Jean-Yves Vinçont
Direction : Jean-Noël Gence
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Mécanique
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Ecully, Ecole centrale de Lyon
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de mécanique des fluides et acoustique (Rhône)

Résumé

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Ce travail s'inscrit dans le cadre de l'étude des phénomènes de dispersion des polluants de l'air à l'intérieur de la canopée urbaine. Il se situe à l'échelle locale et propose une réponse partielle à l'étude des écoulements et de la dispersion d'un scalaire passif au voisinage d'un obstacle. Une présentation non exhaustive des différents paramètres à l'origine de la pollution de l'air dans les cités met en évidence les types de sources rencontrées, les réactions chimiques éventuelles ainsi que leurs interactions possibles avec les écoulements turbulents de l'atmosphère. Une approche classique est celle à l'échelle méso (régionale) où la ville est considérée dans sa globalité. Une autre approche est celle de la microéchelle (locale), c'est l'échelle de la rue et d'un immeuble par exemple où les sources et les géométries des bâtis sont pris en compte explicitement. L'étude de l'échelle locale permet d'appréhender les mécanismes de base à l'origine de la dispersion et du transport de polluants. C'est l'approche adoptée dans ce travail. L'étude est expérimentale et doit permettre de déterminer entre autre les flux de masse turbulents indispensables pour fixer des conditions limites lors de modélisation à l'échelle méso. L'étude des flux de masse est également nécessaire afin de déterminer des modèles possibles permettant la fermeture des équations d'évolution des quantités moyennes toujours à des fins de modélisations à l'échelle méso. On étudie ainsi expérimentalement un cas physique simplifié : écoulements turbulents stationnaires en moyenne et approche bidimensionnelle (géométriquement et statistiquement pour les variables turbulentes). L'écoulement incident est constitué d'une couche limite turbulente se développant sur plaque plane lisse. L'obstacle est bidimensionnel et de section carrée disposé perpendiculairement à l'écoulement incident. Enfin une source linéique au sol de scalaire passif est placée parallèlement à l'aval de l'obstacle à l'intérieur de la zone de recirculation. Les expériences ont été réalisées dans deux milieux fluides différents, dans un canal hydraulique et dans une soufflerie aérodynamique. Les mesures font appel à des techniques de visualisation et de traitements et analyses d'images. Elles permettent d'obtenir une vue globale des champs cinématiques et de concentration dans un plan. Ainsi les vitesses peuvent être déterminées à l'intérieur d'une zone de recirculation ce que ne permettent pas d'autres techniques classiques comme les anémométries laser à effet Doppler ou les sondes à fils chauds. L'utilisation de ces techniques permet également de coupler les méthodes de mesures de vitesse et de concentration et ainsi de déterminer simultanément dans un champ deux composantes de la vitesse par VIP (vélocimétrie par image de particules) et la concentration par FIL (fluorescence induite par laser) dans l'eau où le scalaire est de la Rhodamine B et par diffusion de Mie dans l'air avec des particules de fumée d'encens. Il est alors possible de mesurer les flux de masse turbulents uic. Une analyse plus fine des flux de masse mesurés fait appel à des mesures conditionnées par les signes des fluctuations de vitesse et de concentration (±u;±v ±c) réparties en huit catégories (octants). Les flux ainsi conditionnés mettent en évidence des transports des fluctuations de concentration par les fluctuations de vitesse dans le sens d'une représentation possible des flux de masse à l'aide de modèles de type gradient. L'application de ce type de modèle confrontés aux résultats expérimentaux de flux fournit des résultats satisfaisants. Enfin des mesures réalisées en champ lointain de l'obstacle (sillage) ont permis de vérifier au niveau cinématique la solution auto-similaire développée par COUNIHAN, HUNT et JACKSON (1974) qui décrit l'évolution du déficit de vitesse moyenne longitudinale dans le sillage. Dans le même esprit et en considérant des hypothèses de sillage lointain il a été cherché s'il existait une solution affine qui décrive l'évolution de la concentration moyenne dans le sillage. Une solution analytique a été déterminée, elle décrit de façon satisfaisante les valeurs de concentration moyenne mesurées dans cette région de l'écoulement.