Un hôpital à Madagascar : analyse anthropologique de la confrontation des pouvoirs, des savoirs et des représentations à l'hôpital de Toamasina
Auteur / Autrice : | Claire Mestre |
Direction : | Annie Hubert-Baré |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie. Anthropologie sociale et culturelle |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 2 |
Jury : | Président / Présidente : Annie Hubert-Baré |
Examinateurs / Examinatrices : Annie Hubert-Baré, Jean-François Baré, Patrick Henry, Eugène Régis Mangalaza, Claude Raynaut |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
À l'hôpital de Toamasina, premier port de Madagascar, et capitale de la province Betsimisaraka, a été mis en place le recouvrement des coûts, sous l'égide de la coopération française, dans un contexte socio-économique national précaire. La problématique concerne la place qu'occupe l'institution hospitalière, comme enjeu de pouvoir pour les décideurs et les professionnels de la santé, comme lieu de confrontation de différents savoirs et comme lieu de soin pour les populations. On définira l'institution comme non-lieu anthropologique. Les deux premières parties, grâce à une étude historique, permettent de comprendre en quoi la sante publique est la représentante de l'état, et comment s'est construite l'élite médicale malgache depuis la colonisation. L'impact du projet français, l'organisation actuellement précaire de la profession médicale, et la représentation d'un état disqualifié, seront analysés comme ayant une incidence dans la régulation des relations sociales et le soin hospitaliers, au détriment des plus faibles. La troisième partie traite du traitement hospitalier comme mise en forme de paradigmes médicaux, et également reflets des relations sociales inégalitaires, génératrices de violence symbolique. La quatrième partie analyse l'hôpital comme segment d'une situation de pluralisme thérapeutique par l'étude d'itinéraires thérapeutiques. Son accès reste cependant impossible si l'on ne dispose pas d'un capital social et économique suffisant. L'hôpital est ainsi le lieu où s'observe le lien état/populations, il est producteur d'un discours médical et élément d'un pluralisme thérapeutique, mais, il est également un lieu de "désordre social", il est un non-lieu.