Thèse soutenue

La pensée politique des Bons Catholiques dans la première moitié du XVIIe siècle (1598-1642)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Seung-Hwi Lim
Direction : Yves Durand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

Au cours de la réforme catholique et des crises politiques, la France a vu, au XVIIe siècle, la révélation d'un nouveau groupe de fidèles, les dévots. Participant énergiquement au renouveau catholique, les dévots, souvent issus du milieu robin, sont en quête de salut sous les auspices des nouvelles spiritualités, telle la mystique. La ligue leur a déjà fourni la première occasion de se révéler politiquement, et a son issue, on observe chez les catholiques un transfert de zèle du politique au religieux, ce qui renforce le mouvement spirituel du début du XVIIe siècle. Cependant leur identité ne se limite pas à un fait religieux et social ; elle est aussi politique. Souvent anciens ligueurs, les bons catholiques greffent sur leur foi des aspirations politiques chrétiennes fondées sur une morale religieuse. Or, force est de constater que le mouvement religieux est contemporain de la mise en place de l'absolutisme et de l'état moderne, ainsi que de la «raison d'état ». Confrontés à cette nouvelle réalité politique, les bons catholiques se livrent à une lutte pour défendre un idéal politique en étroit rapport avec leur religion. Face à l'état monarchique qui projette une propre sacralité, ils revendiquent un concept d'état forgé sur une vision du rapport entre l'ici-bas et l'au-delà, dans la sujétion de l'homme à dieu. Ainsi le pamphlétaire Mathieu de Morgues et le confesseur royal Nicolas Caussin expriment, chacun dans leur style, cette conception de l'entité politique dans son rapport de dépendance de dieu, et avec tous ses attributs tels que justice ou vérité, et contestent d'une voix commune l'absolutisme démesuré. Michel de Marillac, garde des sceaux et consacré chef du « parti dévot », s'en diffère foncièrement par son absolutisme doctrinal, marquant la discontinuité à la fois entre idéal et réalité, et entre chef et parti. Polymorphique, la pensée politique des bons catholiques témoigne cependant d'une conception du monde et d'une attitude morale qui sous-tend la critique religieuse sur l'amour-propre débordant et l'auto-finalisme de l'état sacré, délié de la loi naturelle et divine.