Thèse soutenue

Lieux communs, actes de presence

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Hervé Roelants
Direction : Claude Gagean
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Art et archéologie
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Strasbourg 2

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Ce travail theorique et plastique se fonde sur trois postulats : le tableau est la figure emblematique de l'art ; il a perdu sa viabilite et sa credibilite ; tout dispositif plastique est aussi une forme ideologique. Par consequent : aucune oeuvre d'art ne peut echapper a son contexte, ce qui remet en question le principe de son autonomie ; l'oeuvre d'art participe d'un dispositif plastique et apparait dans l'espace public (lieu commun), elle est donc politique : son dispositif est une structure ideologique. Le cadre d'un tableau est une construction politique derealisante. Il se retrouve dansla theatralisation des oeuvres par le musee, et dans la notion d'art comme categorie autonome. Son principe nie le monde et neutralise ce que l'oeuvre a de subversif en l'enfermant dans la categorie. Une succession de cadres garantit l'entropie de la culture comme un systeme auto-referenciel. Agir dans la materialite du monde implique une transgression et la construction d'un autre dispositif. Il faudrait donc risquer la disparition de l'oeuvre. Une oeuvre fragile, ephemere, ou specifique a un site n'est pertinente que dans un contexte particulier, mais elle s'investit d'une force critique vis a vis de ce contexte. L'autonomie de l'artiste et celle de l'oeuvre sont inversement proportionnelles : si l'oeuvre est autonome, elle est neutralisee. Sinon, l'artiste agit dans l'espace-temps materiel et public. Il est responsable de ses dispositifs, ce qui suppose une ethique. Toute pratique plastique fait face a la tentation d'abandonner la sphere compromise de l'art, et intervient dans la culture, ou se negocient les valeurs de nos societes. Ephemeres et fragiles, des oeuvres critiques peuvent induire une subversion des categories culturelles qui fixent le temps et l'espace. "lieux communs, actes de presence" plaide pour un doute, sur la frange de la disparition.