Thèse soutenue

Les faits divers dans la presse française de la fin du XIXe siècle : étude de la mise en place d'une réalité quotidienne (1870-1910)

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Auteur / Autrice : Anne-Claude Ambroise-Rendu
Direction : Alain Corbin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Paris 1

Mots clés

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Résumé

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Récits d'un quotidien dérèglé, les faits divers fournissent un indice précieux des transformations qui affectent la presse, c'est-à-dire les communications de masse, à la fin du XIXe siècle. Catégorie d'information en même temps qu'"inclassables de l'information" comme le dit Roland Barthès, les faits divers sont donc considérés en tant qu'ils sont une médiation. C'est cette médiation, son fonctionnement, ses implicites, les lois du discours et le système de signification qui la gouvernent, l'ambiguïté qui caractérise la logique de l'écriture de presse, qui sont interrogés au fil de leurs variations dans le temps et l'espace afin de cerner la manière dont une société s'objective dans ses écrits. Au fond il ne s'agit que d'étudier un système de représentation autonome, d'ébaucher une histoire des sensibilités. En conjuguant les modalités du rire, de la transgression, de la conjuration et de l'édification, c'est donc le panorama des anxiétés et des aspirations fin-de-siècle que dessine l'étude de ces récits à la fois réalistes et dramatises. Panorama dans lequel les figures de la modernité - mécaniques incontrôlables, cites déshumanisées, délinquances "nouvelles" incarnées par les bandes et les apaches mais aussi les figures de femmes criminelles et d'enfants assassins - sont parfois violemment mises en cause. Mais le triomphe de l'ordre, constamment réaffirmé grâce à l'omniprésence des forces de l'ordre et du règlement judiciaire, assure aussi la fonction moralisatrice et même rassurante de la chronique des faits divers. En tant que littérature d'information, de distraction et d'assouvissement, le récit de fait divers s'affirme comme une production culturelle et, comme telle, peut prétendre être le miroir d'une civilisation qui se contemple et se juge.