Thèse soutenue

De l'espace vécu à l'espace imaginaire : la vision théâtrale du monde dans la prose nervalienne

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Auteur / Autrice : Gwang-Ho Jun
Direction : Bruno Viard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres
Date : Soutenance en 1997
Etablissement(s) : Aix-Marseille 1
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'ecriture comme le lieu d'un "theatre-vie", ce trait qui semble a nos yeux caracteriser les oeuvres nervaliennes revele une vision singuliere du monde. Chez nerval, la vie et le theatre s'interpenetrent avec la fusion du reel et du reve ou celle de la realite et de l'illusion. Sa vie semble etre a la fois l'objet du theatre et son lieu meme. Au-dela d'une representation-en-theatre au sens strict du terme, la vie entiere semble se vouer a la representation d'elle-meme a travers l'ecriture. L'art de conter chez notre voyageur-conteur, c'est l'art de scenifier avec une perspective theatrale. S'y ajoutent deux autres figures de nerval voyageur : voyageur-geographe et voyageur-archeologue. De l'espace vecu a l'espace imaginaire, le "je" nervalien joue, dans la vision theatrale, a l'identification aux creatures de son invention : jeux de masques dans le recit autobiographique s'accompagnent des transformations successives de (s) protagoniste (s) selon son (leur) degre d'assimilation au role. Le caractere binaire a multiples axes provient sans doute de l'errance psychique du "je" nervalien qui finit par se livrer a la confusion de l'identite, a son dedoublement conflictuel : dissension, dilution ou dissemination du moi dans le psychodrame introspectif, et, mort invitee ou mort vecue dans le monodrame dialogue ou speculaire. La derniere scene d'aurelia s'acheve, de maniere cathartique, dans une sorte de cure theatrale. C'est le denouement dynamique et paradoxal de la vita nuova nervalienne. Detheatraliser l'univers nervalien, cela signifierait desenchanter son experience, son vecu ou meme sa vie entiere et finalement lui oter l'imaginaire creatif sur quoi se fonde sa vision du monde. Car, c'est justement dans cet univers theatral, parseme d'une sorte de dramaturgie liturgique, que son aspiration poetique se nourrit le mieux du privilege imaginatif et reveur.