Thèse soutenue

La théorie de la connaissance chez Marx

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Auteur / Autrice : Denis Collin
Direction : Tony Andréani
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1995
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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Il s'agit d'éclairer les rapports entre les thèses philosophiques qui fondent la pensée de Marx et sa recherche d'une science du développement de la société. On doit donc d'abord réexaminer les liens de Marx avec la tradition philosophique occidentale, les grecs anciens et les philosophes anglais et français des lumières compris, ce qui conduit à souligner 1) l'importance de la méthode analytique et 2) la supposition d'une ontologie nominaliste de l'individu singulier vivant. Ainsi le rapport de Marx à Hegel doit être conçu comme rupture. La dialectique n'est pas une méthode d'investigation mais l'exposition, par sa forme, du contenu conflictuel des rapports de classes. Contre l'individualisme méthodologique, Marx souligne l'articulation entre la subjectivité de l'individu vivant dans des relations sociales, et les conditions objectives de son activité. Ainsi peuvent être comprises à la fois la genèse des rapports sociaux et celle des idées, illusions et savoirs scientifiques, produits dans un seul et même mouvement, celui de la vie et de la production pour les besoins. Ainsi les analyses de la notion d'idéologie prennent toute leur place : pour déterminer les conditions de la science, il faut comprendre la genèse des illusions et leur efficacité sociale propre. La critique de l'économie politique apparait ainsi sous un triple aspect : 1) une autoréflexion de la science sociale. 2) elle comporte une dimension axiologique essentielle. 3) elle contient donc une philosophie. Les objets d'étude des sciences sociales sont compris comme produits objectives de l'activité personnelle des individus. Ils sont objectifs parce qu'ils apparaissent comme des puissances étrangères imposant leur propre puissance contre la puissance des individus. Ce qui détermine la fin poursuivie : libérer les potentialités des individus, faire qu'il ne soit plus soumis à la puissance des créations objectives de l'histoire humaine. La théorie marxienne de la connaissance conduit à penser les principes d'une politique.