Evolution du genome plastidial et de son expression chez les vegetaux superieurs parasites
Auteur / Autrice : | Philippe Delavault |
Direction : | Patrick Thalouarn |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques et fondamentales appliquées. Psychologie |
Date : | Soutenance en 1995 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Résumé
Des sondes heterologues et la technique d'amplification par pcr ont ete utilisees pour analyser le degre de conservation du genome plastidial de deux angiospermes parasites depourvues de chlorophylle, la scrophulariaceae lathraea clandestina l. Et l'orobanchaceae orobanche hederae. Ces deux vegetaux sont des holoparasites de racines que l'on trouve uniquement en europe. Compare au genome plastidial du tabac (plante autotrophe de reference) dont la taille est de 155kb, l'holoparasite lathraea a retenu un genome plastidial d'une taille d'environ 110kb. Chez cette holoparasite, les regions repetees inversees, contenant les genes pour les arn ribosomiques, sont bien conservees, alors que les regions a copies uniques, portant les genes pour de nombreuses proteines photosynthetiques, sont soit absentes soit fortement divergentes. Chez orobanche, l'adnpt a une taille d'environ 65kb et l'importance relative des differentes regions est semblable a celle de lathraea. Malgre ces importantes reductions de taille, les essais de pcr montrent que certains genes photosynthetiques, rbcl, psba et atpb-e ont ete maintenus. Cependant rbcl est le seul gene pour lequel nous avons pu demontrer une expression, et cela uniquement chez lathraea. Ceci est en accord avec la detection d'une faible activite rubisco chez cette plante. Le sequencage de la region codante et des sequences promotrices de rbcl ont confirme que ce resultat est plausible. En effet, l'homologie entre le gene rbcl de lathraea et du tabac est de 94,5%. De plus le promoteur de type procaryotique est conserve intact. La bonne conservation et l'expression du gene rbcl chez lathraea pourraient etre une des raisons du maintien d'un systeme genetique plastidial fonctionnel. Nous avons aussi mis en evidence que chez lathraea, trois des quatre genes codant pour l'arn polymerase plastidiale (rpoa, rpob et rpoc2) presentent des deletions, alors que chez orobanche les quatre genes sont deletes. Chez les deux plantes, d'autres genes du systeme genetique plastidial, parmi ceux codant pour des proteines ribosomiques et des arnt, sont manquants. Ces resultats nous ont permis de preciser certaines modalites de l'evolution du genome plastidial de plantes parasites soumises a un relachement de la pression de selection sur les genes impliques dans la photosynthese. Ainsi, la perte d'informations genetiques peut s'accompagner du transfert de genes plastidiaux vers d'autres compartiments cellulaires et implique une importation de produits cytoplasmiques, necessaires au fonctionnement du systeme genetique et donc a l'expression de ce genome