Thèse soutenue

Les voix poétiques d'Audiberti : projet épique et écriture dans l'œuvre poétique de Jacques Audiberti

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Auteur / Autrice : Josiane Fournier
Direction : Françoise Gerbod
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Paris 10

Résumé

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Ce travail a pour objectif de mettre en valeur la conscience des enjeux rhétoriques chez un auteur du XXème siècle dont l'œuvre poétique parait après le surréalisme. Originaire d’Antibes, Audiberti reçoit une formation marquée par les mythes culturels de la province méditerranéenne et par les souvenirs de l'empire. L'école propose des modelés littéraires. Il s'y tient, privilégiant Hugo. Plusieurs traits de l'histoire de l'épopée constituent son héritage. En 1924, arrivant à paris, il croise des mouvements littéraires parisiens perturbants. Esprit capable d'étonnement et d'assimilation culturelle, il ne renonce pas à sa vocation et sait intégrer les découvertes à son style. Amené à côtoyer benjamin Péret, il ne s'intègre pas au surréalisme, mais ne le rejette pas. Il dialogue avec jean Paulhan, qui prête une attention vigilante au créateur isole. La fréquentation des banlieues, la vie conjugale lui inspirent des textes ou le réalisme ne se codifie pas en littérature pittoresque, mais s'ouvre au monde du fantastique et du rêve : des paysages se superposent; l'image de la femme se cristallise autour de la figure de la créole, liée a l'épouse antillaise qui lui donne deux filles. Le "rempart", structure concrète d'une ville portuaire et militaire, déjà symbolique en corrélation avec la mer et la figure épique du navigateur, devient progressivement une allégorie du langage poétique. Le poète y trouve a réfléchir son acte de style, ramené au site dont il est parti : celui d'une enfance qui persiste chez le sujet de l'écriture. Cependant que la production littéraire d’Audiberti se déplace de la poésie et du roman épique vers des formes plus dramatiques (il doit sa célébrité au théâtre), la poésie reste sa préférence constante. Il définit finalement son œuvre comme une épopée, mais ce constat est parallèle à une méditation sur les transformations de l'écriture épique.