Chimio-resistance de p. Falciparum dans un foyer d'endemie du sud-est asiatique
Auteur / Autrice : | François Nosten |
Direction : | Martin Danis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences médicales |
Date : | Soutenance en 1994 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Résumé
Le paludisme a plasmodium falciparum, la plus importante parasitose humaine, a connu un regain d'intensite depuis dix ans. Le controle de cette maladie se heurte au developpement rapide de la resistance du parasite a tous les antipaludiques disponibles. La situation est preoccupante dans les communautes de refugies vivant le long de la frontiere thailando-birmane. Une structure de recherche a ete installee au cur de ce foyer endemique en 1986. Cette these presente une partie des travaux menes depuis huit ans, dans le but de definir les meilleurs moyens de prevenir et de traiter les infections a p. Falciparum multi-resistant qui representent le principal probleme de sante de ces populations. De par la stabilite et la cooperation de la population et le grand nombre d'observations realisees, ces etudes ont permis d'acquerir de nombreuses informations nouvelles. La plupart concerne la mefloquine, l'un des antipaludiques les plus recents. Ses proprietes pharmacologiques ont pu etre etablies chez l'enfant et la femme enceinte. Son utilite et sa tolerabilite en prophylaxie du paludisme pendant la grossesse ont ete mesurees. L'evolution de la resistance a ce medicament a ete continuellement suivie pour adapter les protocoles de traitement en consequence. Des marqueurs de l'efficacite de la mefloquine ainsi que les facteurs de risque associes a des echecs therapeutiques ont ete identifies. Son association a l'artesunate, un derive du qinghaosu, a permis de prolonger le role de la mefloquine dans le traitement de premiere intention des acces non compliques a p. Falciparum. Par contre l'halofantrine, autre antipaludique recent ne represente pas une alternative viable dans cette region du monde du fait des resistances croisees avec la mefloquine et de sa toxicite cardiaque. La lutte contre le paludisme a p. Falciparum passe par la connaissance de sa micro-epidemiologie, de l'entomologie, ainsi que par l'evaluation prospective des interventions de prevention et de traitement