Thèse soutenue

La presse autrichienne de 1918 à 1922 : Pour ou contre l'Anschluss?

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Auteur / Autrice : Robert Julien
Direction : Georges Pons
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études germaniques
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Rouen

Mots clés

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Résumé

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Au lendemain de la Première Guerre Mondiale, l'opinion publique de l’Autriche allemande a sincèrement et massivement souhaité son rattachement au Reich. Mais l'histoire semble avoir délibérément occulté cette période : elle s'est ainsi mise au service de la nation. Le meilleur moyen de faire revivre l'opinion publique est sans doute l'étude de la presse quotidienne de l'époque. La première partie de ce travail tente de classer les journaux de référence avant d'en dresser un portrait succinct. La seconde partie nous dévoile les espoirs et surtout les illusions de l'opinion, son ignorance de la gravité de la situation et, après la débâcle, son acceptation de la république. L’Autriche allemande se sépare de la monarchie sans déchirement. Simultanément, elle retrouve ses liens avec la nation allemande tout entière. Les différences entre les journaux, quand elles existent, sont affaire de tactique, non de principe. Personne n'ose condamner le principe de l'Anschluss ! En 1919, on assiste aux premiers mouvements de révolte des Länder contre la capitale rouge. Le Vorarlberg tente même de se rattacher à la Suisse. Les sociaux-démocrates sont les seuls à défendre le centralisme, ce qui les place souvent dans une situation inconfortable face à leurs électeurs. Les traités de Versailles et de Saint-Germain soulèvent aussi un tollé de protestations, mais il faut bien accepter l'inévitable et signer. Le Reich et la France suivent de près l'évolution de l'opinion et tentent, chacun à sa façon, de l'orienter dans le sens de leurs intérêts. 1919 est, pour tous, l'année des déceptions. Le traité de Saint-Germain ne donne aucune cohésion à cet ensemble parcouru de mouvements centrifuges. Le projet de nouvelle constitution, élaboré en 1920, est finalement un compromis dans lequel les sociaux-démocrates centralistes ont dû faire les plus grands sacrifices. Profitant de leur autonomie, certains Länder organisent des referendums pour faire connaître au monde le sentiment de leur population. Les conflits avec le gouvernement central sont très fréquents en 1921, une année où l’Autriche est particulièrement menacée de l'intérieur. Ce n'est qu'en 1922 que, de guerre lasse, l'opinion "se résigne" à accepter l'indépendance que les traités lui imposent. Quelques personnalités politiques, dont le chancelier Seipel, professent maintenant que l’Autriche est peut-être viable, si les vainqueurs veulent bien l'aider. Les réactions de la presse montrent que l'idée commence à faire son chemin. C'est le début d'une renaissance de l’Autriche, mais le traumatisme national laissera quelques traces.