Thèse soutenue

L'Algérie, du Sahara au Sahel : route transsaharienne, économie pétrolière et construction de l'Etat

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Auteur / Autrice : Louis Blin
Direction : Dominique Chevallier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études arabo-islamiques
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Héritier des relations maghrebo-soudanaises médiévales et du chemin de fer transsaharien colonial, le projet de route transsaharienne fut entrepris par l'Algérie dès la nationalisation de son pétrole, après des années de coopération régionale improductive. Les autorités algériennes posèrent alors comme exemplaire cette réalisation, symbole de la puissance conférée à l'état par les hydrocarbures des points de vue interne, car elle devait faire de l'espace saharien le pivot de la constitution du territoire national, et externe, puisqu'elle visait à aménager l'environnement régional en fonction des données issues de la rente pétrolière. Elle traduisait simultanément la nouvelle vocation du Sahara, source de puissance, l'enjeu qu'il constituait et les rivalités induites entre ses ressortissants et les états, ainsi qu'entre les états, riverains ou non. Le relatif délaissement de la route transsaharienne par l'Algérie après 1978 et la construction d'axes concurrents au sahel, montrent la crise de l'économie pétrolière et le repli consécutif des ambitions méridionales algériennes. Sur le plan culturel, l'entreprise transsaharienne a contribué à la redécouverte de sa composante saharienne par l'Algérie, à l'encontre de son inclination méditerranéenne coloniale et postcoloniale. Base de l'évolution de l'Algérie, et même de la plupart des pays partiellement sahariens de l’Afrique de l'ouest, le Sahara ne doit plus être considéré comme un espace périphérique ou comme une voie de passage, mais comme un ensemble doté d'une dynamique propre. Il peut constituer un point d'ancrage pour la définition par les peuples de la région de leur identité.