Thèse soutenue

Les grandes fonctions mentales chez Abhinavagupta

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Auteur / Autrice : Robert Crette
Direction : Guy Bugault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1988
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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Abhinavagupta philosophe du Cachemire - fin du Xe, début du XIe siècle - est reconnu par ses contemporains comme un penseur de génie qui a su faire la synthèse de doctrines très variées : tantrisme (tantrism) de diverses tendances, jainisme, bouddhisme, tibétain et chinois, des territoires voisins. Il se rattache au courant sivaïte de cette province septentrionale qui a étudié de très près le psychisme humain. Notre connaissance part de la perception et des souvenirs pour s'épanouir dans la parole, issue d'une énergie spirituelle retrouvée dans un dessein de maitrise, par la formulation des mantras : c'est, diraient les grecs, une "anabase" qui nous fait retourner au principe premier. Il y a donc un élan créateur qui se porte ici sur des activités de type yoga pour développer des facultés latentes. On fait alors appel à l'imagination. La prise de conscience des mantras nous élève à la pensée de la "réalité suprême", ce qui est aussi la fonction de la mémoire, réapparition dans le présent d'expériences antérieures, réminiscence. Contrairement à l'opinion de Sankara, le plus célèbre penseur du cachemire, il ne s'agit pas d'un sujet qui porte les états d'âme. Cette conscience se ressaisit elle-même d'une façon infinie; c'est vimarśa. Cette liberté correspond à une volonté, fonction mentale essentielle, le désir doit être sublime et nous porter la délivrance, les plaisirs (bhoga) vers l'état de félicité et de sérénité (ânanda), mais on ne renonce pas au monde.