Thèse soutenue

La dynamique des innovations : étude des mutations technologiques des années 80

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Auteur / Autrice : Gérard Ealet
Direction : Roland Lantner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 1986
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Le système capitaliste occidental souffre d'un épuisement technologique. Notre interprétation de l'innovation à travers le prisme d'un système technique, nous conduit à épouser la thèse de la mésaccumulation (sur-accumulation sous-accumulation). En effet, l'intégration de certaines innovations ne peut s'obtenir qu'au prix d'une certaine adaptation structurelle. Or la complexification croissante de l'organisation productive ne permet plus une adaptation spontanée à l'innovation. Ainsi, la rupture de l'intégration des innovations place le système économique sur une trajectoire technologique qui peu à peu s'essouffle malgré la substitution croissante du capital au travail. Au-delà de l'analyse classique de l'innovation (ie, routinière ou radicale), nous pensons que l'intégration d'une innovation peut être neutre, "dissipative" ou destructrice vis à vis de sa structure d'accueil (par exemple, le progrès actuel des biotechnologies ne peut être assimilé à une innovation exceptionnelle; il peut cependant faire éclater les structures traditionnelles de la pétrochimie). Il n'existe pas de modèle unique de diffusion de l'innovation; on ne peut pas affirmer, d'une part, que l'économie s'adapte d'emblée à l'innovation, d'autre part, que l'innovation s'intègre "naturellement" dans une structure économique. En ce sens, l'informatisation apparait comme une innovation radicale, voire destructrice en Occident. Toutefois, il semble que le Japon ait amorcé cette mutation technologique de manière beaucoup plus avertie (l'électronique serait donc une innovation dissipative). En outre, notre analyse de la dynamique de l'innovation nous mène à deux remarques fondamentales : d'abord, l'Europe éprouve de nombreuses difficultés à diffuser l'innovation dans l'ensemble de son tissu industriel, ensuite, notre recherche tend à montrer la nécessite de restructurer l'appareil productif "autour" des nouvelles technologies et non pas à partir du stock de capital existant (au-delà d'un certain seuil, il n'existe pas de traverse entre deux trajectoires technologiques).