Thèse soutenue

Déterminisme du sexe masculin chez l'homme : approches sérologique, génétique et moléculaire

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Auteur / Autrice : Myriam Bettane-Casanova
Direction : Marc Fellous
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Naturelles
Date : Soutenance en 1985
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Chez les mammifères, le sexe génétique de l'embryon est déterminé au moment de la fécondation, selon la répartition des chromosomes X et Y dans l'oeuf. La constitution des chromosomes sexuels est homogamétique (XX) chez la femelle et hétérogamétique (XY) chez le màle. Des données cytogénétiques établies de longue date indiquent que le déterminisme de la différenciation sexuelle masculine repose sur le capital génétique porté par le chromosome Y. Tout organisme normal pourvu de ce chromosome est destiné à subir irrévocablement une longue succession de phénomènes de différenciation. Ces phénomènes déterminent dans un premier temps l'organisation et la nature des cellules germinales et des gonades développées au cours de l'embryogénèse, puis dans un second temps, les processus qui permettent d'aboutir à l'établissement du sexe phénotypique, seul définissable à la naissance. Nous sommes partis de l'hypothèse émise par Wachtel et Ohno, selon laquelle un facteur émis ou contrôlé par le chromosome Y et dénommé antigène H-Y orienterait vers une différenciation testiculaire l'évolution d'une ébauche gonadique, qui, en son absence, aboutirait à un ovaire. D'après des analyses sérologiques utilisant un test radioimmunologique quantitatif, que nous avons mis au point, associées à des analyses cliniques, cytogénétiques et physiologiques, nous avons tenté d'élucider le rôle de l'antigène H-Y dans la détermination primaire du sexe masculin chez l'homme. L'analyse de différents individus porteurs d'anomalies de la différenciation sexuelle révèle que si l'expression de l'antigène H-Y parait effectivement impérative au développement de testicules, observé même dans un contexte génétique ou physiologique apparemment paradoxal, elle n'entraîne cependant pas nécessairement la masculinisation. Il nous apparait aujourd'hui plus logique de proposer que l'antigène H-Y, dont la présence ou l'absence ne suffisent pas à elles seules à distinguer un organisme mâle d'un organisme femelle, soit en fait un antigène de différenciation embryonnaire, exprimé à un taux optimal au niveau de certaines cellules, à un stade particulier de l'embryogénèse. Par la suite, sa persistance n'étant plus nécessaire, il pourrait cesser d'être exprimé à un taux élevé, d'où les difficultés rencontrées tant dans la mise au point de tests quantitatifs que dans l'obtention d'anticorps monoclonaux.