Thèse soutenue

Caractérisation des mécanismes de l'altération de la fonction ventilatoire induite par un neurotoxique organophosphoré et optimisation de la stratégie thérapeutique

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Auteur / Autrice : Marilène Trancart
Direction : André-Guilhem CalasAnne-Sophie Hanak
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Toxicologie
Date : Soutenance le 29/04/2025
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Innovation thérapeutique : du fondamental à l'appliqué
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : France. Institut de recherche biomédicale des armées
Référent : Faculté de pharmacie
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé et médicament (2020-....)
Jury : Président / Présidente : Denis Servent
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Bodineau, Pascal Houzé, Lucie Chevillard, Anne Bossée
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Bodineau, Pascal Houzé

Résumé

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Malgré la ratification de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques en 1997 par de nombreux États, le risque chimique demeure une menace réelle, comme en témoigne l'actualité internationale de ces dernières années (conflit en Syrie, affaires Skripal en 2018 et Navalny en 2020). Les agents impliqués sont des neurotoxiques organophosphorés (NOPs) qui inhibent irréversiblement les cholinestérases, des enzymes essentielles à la transmission de l'influx nerveux aux organes, perturbant ainsi la signalisation cholinergique par la surstimulation des récepteurs muscariniques et la désensibilisation des récepteurs nicotiniques. En l'absence de prise en charge médicale adaptée, la défaillance respiratoire qui survient rapidement peut conduire à la mort. Le traitement actuel repose sur l'administration d'une triade de molécules : un antagoniste des récepteurs muscariniques, une oxime (réactivateur de l'acétylcholinestérase inhibée) et un anticonvulsivant. Cependant, cet arsenal thérapeutique présente une efficacité limitée, avec notamment une oxime qui peine à diffuser au travers la barrière hémato-encéphalique, confinant son action en périphérie et qui est incapable de protéger contre tous les NOPs, ce qui incite à la recherche de nouvelles thérapies. Dans ce contexte, ce projet propose trois stratégies distinctes pour améliorer le dispositif actuel. La première vise à optimiser la dose d'oxime dans le modèle d'étude des nouveaux réactivateurs candidats destinés à remplacer l'oxime du dispositif actuel. La NOAEL (No Observed Adverse Effect Level) ou plus haute dose d'oxime n'induisant pas d'effets toxiques semble être à l'origine d'un bénéfice thérapeutique maximal face aux NOPs. La deuxième stratégie vise à évaluer une combinaison d'oximes pour élargir le spectre d'efficacité du traitement, tant en termes de type de toxiques ciblés que de potentiel de réactivation à la fois dans le système nerveux central et le système nerveux périphérique. Enfin, la dernière stratégie s'est focalisée sur la protection de la fonction respiratoire en caractérisant, dans un premier temps, la physiopathologie ventilatoire d'une intoxication par un NOP et en explorant, dans un second temps, les mécanismes respiratoires associés afin d'identifier de nouvelles cibles thérapeutiques. Ainsi, la dépression respiratoire résultante semble provenir d'une défaillance fonctionnelle du système respiratoire plutôt qu'être la conséquence de dommages tissulaires. Une surstimulation des récepteurs muscariniques, notamment du sous-type M3, en serait à l'origine. L'administration d'un antagoniste des récepteurs muscariniques sélectif M3, tel que le tiotropium, est à envisager dans la prise en charge thérapeutique des intoxications par un NOP.