Thèse soutenue

« Rivières Atmosphériques » en Antarctique : caractéristiques et impacts, du passé au futur.

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Auteur / Autrice : Léonard Barthélemy
Direction : Francis Codron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du climat, de l'atmosphère et des océans, terrestres et planétaire
Date : Soutenance le 07/01/2025
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'environnement d'Île-de-France (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'océanographie et du climat : expérimentations et approches numériques (Paris ; 2005-....)
Jury : Président / Présidente : Hélène Chepfer
Examinateurs / Examinatrices : Masa Kageyama, Benjamin Pohl
Rapporteurs / Rapporteuses : Hugues Goosse, Nicolas Jourdain

Résumé

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Dans le contexte du changement climatique, le suivi de l'évolution du bilan de masse (BM) de la calotte de glace Antarctique est essentiel pour prédire sa contribution potentielle à la hausse du niveau des mers. En effet, l'augmentation de la vapeur d'eau dans l'atmosphère, conséquence de la hausse des températures (selon la relation de Clausius-Clapeyron), entraîne une hausse des précipitations en Antarctique, notamment sous forme d'accumulation de neige, stockant ainsi de l'eau sur le continent. Toutefois, les cumuls annuels de neige proviennent principalement d'événements hydrologiques rares, mais intenses, comme les rivières atmosphériques (RA). Ces événements extrêmes ont un impact majeur sur le bilan de masse de surface (BMS) : d'un côté, ils entraînent des accumulations de neige significatives (entre 74% et 80% des cumuls annuels à la station Princesse Elizabeth pour les années 2009 et 2011) ; d'un autre, ils sont associés à des précipitations liquides (30% à 50% de la pluie en péninsule Antarctique est liée aux RA) ainsi qu'à la fonte de surface provoquée par le rayonnement infrarouge induit par les fortes teneurs en humidité des RAs (responsables de 40% à 80% de la fonte hivernale en péninsule) impactant de manière négative le BMS. Dans cette thèse, le modèle IPSL-CM6A-LR est utilisé pour étudier ces événements au cours du 21ieme siècle, aussi bien en termes d'évolution de leur fréquence et de leurs caractéristiques, qu'en termes d'effets sur la calotte de glace, grâce à un algorithme de détection basé sur le transport de vapeur d'eau et prenant en compte l'augmentation globale d'humidité. Les résultats montrent une légère augmentation du nombre d'événements de RA (RAe) en Antarctique (+5% entre 1995-2014 et 2035-2054), accompagnée d'une intensification en termes de quantité de vapeur d'eau transportée et de surface impacté en Antarctique, et ce, malgré l'adaptation de la détection à l'augmentation de l'humidité. À l'échelle régionale, cette hausse est surtout due aux changements dans la dynamique atmosphérique, et se manifeste principalement dans des zones telles que Dronning Maud Land, Dôme C (DC) et Marie Byrd Land. L'augmentation de la fréquence des RAs est également observée dans leurs effets sur le BMS, où ces événements intensifient l'accumulation de neige plus rapidement que l'augmentation globale des précipitations neigeuses. Enfin, cette étude met en lumière les évolutions futures des températures extrêmes en Antarctique et leur lien avec les RAs, en particulier dans des régions comme Dôme C.