La représentation des adolescentes et des jeunes femmes dans le cinéma français des années 1980
Auteur / Autrice : | Marc Gauchée |
Direction : | Geneviève Sellier, Viviane Albenga |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Doctorat Arts (Histoire, Théorie, Pratique) |
Date : | Soutenance le 07/04/2025 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Atelier de recherche transdisciplinaire Esthétique et sociétés (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Raphaëlle Moine |
Examinateurs / Examinatrices : Geneviève Sellier, Viviane Albenga, Ginette Vincendeau, Éric Fassin, Michel Bozon | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Ginette Vincendeau, Éric Fassin |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose d’explorer les représentations des adolescentes et des jeunes femmes dans le cinéma français des années 1980, décennie qui connait à la fois la levée de quasi toutes les censures tout en succédant à une période de féminisme militant qui a remis en cause les normes de genre. En mobilisant les outils des gender studies, de la narratologie, des star studies ainsi que des études de réception, cette recherche analyse 33 films sortis en salles entre 1980 et 1990, ayant une adolescente ou une jeune femme comme protagoniste et ayant rencontré un succès public (plus de 500 000 entrées en salle) ou bénéficié d’une visibilité critique dans la presse généraliste (15 articles et plus) ou spécialisée (3 articles et plus). Les films comportant une protagoniste adolescente sont très majoritairement réalisés par des hommes. Les films « d’auteur » au masculin ignorent la remise en cause des normes de genre. Soit en inversant le rapport de prédation, ils mettent en scène des adolescentes qui provoquent le désir sexuel de personnages masculins d’âge mûr, soit en rétablissant la figure paternelle et accablant la figure maternelle. Quant au cinéma « populaire », il se contente de canaliser la toujours modeste rébellion de ses personnages d’adolescentes pour les soumettre in fine à l’ordre patriarcal et hétéronormé.Dans les films mettant en scène des personnages de jeunes femmes, les réalisatrices se distinguent de leurs homologues masculins avec des personnages plus complexes et plus indépendants. Mais cette émancipation est limitée par les concessions que font ces réalisatrices pour être admises par le milieu professionnel et de leur capacité à accéder aux financements au-delà d’un premier film. Quant aux réalisateurs, ils se contentent d’intégrer certains acquis du mouvement de libération des années 1970, sans bouleverser fondamentalement les rapports de genre traditionnels. Les personnages de jeunes femmes font donc souvent figure d’apparent sujet tout en conservant une représentation d’objet. Parmi les films de la décennie, Sans toit ni loi d’Agnès Varda se distingue comme une œuvre rebelle au courant dominant qui exploite érotiquement de jeunes actrices.