Thèse soutenue

Traces muséales, mémoires coloniales. Conservation et restauration de luths non-européens du Musée de la musique (Cité de la musique - Philharmonie de Paris) et du musée du quai Branly - Jacques Chirac (1872-2020)

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Auteur / Autrice : Ariane Théveniaud
Direction : Anaïs Fléchet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du Patrimoine
Date : Soutenance le 27/11/2024
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales et humanités (Versailles ; 2020-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (Guyancourt, Yvelines ; 1998-....)
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Humanités-Sciences du patrimoine (2020-….)
Jury : Président / Présidente : Benoît de L'Estoile
Examinateurs / Examinatrices : Noémie Étienne, Julie Verlaine, Saskia Willaert, Martin Guerpin, Anis Meddeb
Rapporteurs / Rapporteuses : Noémie Étienne, Julie Verlaine

Résumé

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Cette thèse propose de suivre la trajectoire d'instruments de musique non-européens acquis en période coloniale pour les musées parisiens. Elle questionne ainsi les effets de la patrimonialisation de ces objets d'usage, aux provenances et aux contextes d'acquisition variés, sur leur conservation matérielle depuis leur acquisition à la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours. La mise en collection de biens culturels entraîne l'instauration de nouveaux gestes parfois très éloignés de ceux qui étaient employés pour leurs usages antérieurs. Ceux-ci témoignent des nouvelles fonctions attribuées à l'objet dont la conservation matérielle devient primordiale. La patrimonialisation des instruments de musique suscite des questionnements spécifiques liés à l'évocation, au maintien, voire à la réactivation de leur fonctionnalité. Pour les collections non-européennes, cette appréhension complexe se double de problématiques liées au fait de conserver, présenter et valoriser un objet culturellement éloigné du professionnel et du visiteur. Les parcours de ces instruments déplacés, intimement liés au développement de l'ethnologie et à l'histoire coloniale française et européenne, soulèvent des questions complexes tant du point de vue de l'histoire des collections que de celui des politiques publiques. En se fondant sur l'analyse historique et matérielle d'un corpus de luths conservés au Musée de la musique (Cité de la Musique - Philharmonie de Paris) et au musée du quai Branly - Jacques Chirac, acquis à partir de 1872 par le musée Instrumental du Conservatoire national de musique et le musée d'ethnographie du Trocadéro, ce travail explore les liens entre traces muséales et mémoires coloniales. Le geste du praticien ne pouvant être dissocié du contexte dans lequel il intervient, cette thèse vise à repositionner les pratiques muséales dans leurs contextes historiques et institutionnels. La trace matérielle devient alors le témoin du regard porté sur ces instruments et éclaire l'histoire muséale des collections issues de contextes coloniaux à l'heure où de nouvelles réflexions, portées par les débats sur leurs acquisitions, visent à une prise en charge éthique de ces biens culturels.