Thèse soutenue

Après l'Empire, une école à (re)construire pour les nationalités : les écoles arméniennes en Turquie et en Arménie soviétique (1919-1939)

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Auteur / Autrice : Elodie Gavrilof
Direction : Claire Mouradian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 18/12/2024
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Saint-Fuscien
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Saint-Fuscien, Stéphane de Tapia, Alexandre Toumarkine, Thomas Chopard, Nazan Maksudyan, Christine Mussard
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane de Tapia, Alexandre Toumarkine

Résumé

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À la croisée des études arméniennes, turques et soviétiques, cette thèse souhaite faire des Arméniens un laboratoire pour une histoire croisée des mondes scolaires en Turquie et en Arménie soviétique dans l’entre-deux-guerres. D’une institution chargée de former les élites, les mondes scolaires se voient octroyées des fonctions nouvelles à mesure qu’émergent les mouvements nationaux : former les masses à l’idée de nation. La déflagration de violence dans la région, les guerres, mais aussi le génocide des Arméniens, des Grecs pontiques et des Assyriens dans l’Empire ottoman sont venus faire éclater des mondes scolaires arméniens pourtant jusqu’alors connus pour disposer d’un maillage scolaire efficace et particulièrement fin. Les nouveaux États issus des Empires ont tenté de mettre en œuvre divers projets scolaires qui doivent participer à la construction d’une nouvelle société et de ses représentations, nationalistes d’une part, internationaliste de l’autre. Dans un premier temps, les écoles arméniennes disposent d’une plus grande marge de manœuvre à cause à l’affaiblissement des acteurs traditionnels dans la région du fait de la guerre et de l’instabilité politique. À mesure que ces nouveaux États s’avancent vers une reconnaissance internationale, ils s’approprient et (re)construisent des mondes scolaires à leur image. Après une frénésie de réformes dans les années 1920, les années 1930 figurent un moment de consolidation de ces réformes, et la Turquie et l’Arménie soviétique disposent de systèmes fonctionnels à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Pour autant, ces réformes ont suscité différentes réactions de la part des Arméniens qui, s’ils n’ont d’autre choix que de s’adapter aux changements, parfois brutaux, parviennent néanmoins à conserver certaines spécificités, qui varient de part et d’autre de la rivière Araxe, frontière entre la Turquie et l’Union soviétique. Dans une perspective heuristique et grâce à une approche transdisciplinaire, cette thèse vise à répondre aux questions posées par l’existence même des mondes scolaires arméniens en sortie d’empires dans les nouveaux États en ce qui concerne les politiques des minorités et des nationalités en comparaison, mais aussi relative aux questions d’identité, de citoyenneté, et de transmission.