Potentiel des espaces délaissés urbains comme espaces d'expérimentation pour répondre à la transition socio-environnementale

The potential of urban leftover spaces as experimental places to respond to the social and environmental transition

• Auteur / Autrice : Alexis Leray
• Direction : Béatrice Plottu, Juan-Luis Klein
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences économiques
• Date : Soutenance le 19/12/2024
• Etablissement(s) : Institut Agro
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences économiques et sciences de gestion - Pays de Loire (Nantes)
• Partenaire(s) de recherche : École d'inscription : L'Institut Agro Rennes-Angers (2020-....)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'Etudes et de Recherches en Economie sur les Structures et Marchés Agricoles, Ressources et Territoires - Structures et Marché Agricoles- Ressources et Territoires / SMART
• Jury : Président / Présidente : Damien Rousselière
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Laurent Devisme, Maryline Filippi, Vincent Bouvier
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Muriel Maillefert, Abdelillah Hamdouch

Mots clés

Mots clés libres

Espaces délaissés urbains

Friches

Expérimentations de transition urbaine

Innovation sociale

Approche multiniveaux de la transition

Urbanisme transitoire

Urban leftover spaces

Brownfields

Urban sustainability transition experiments

Social innovation

Multi-level perspective approach on sustainability transition

Transitory urbanism

Résumé

Les espaces délaissés urbains (EDU) (friches, vacants, délaissés...), historiquement sources de réappropriation citoyenne depuis la fin du XXe siècle, pourraient permettre d'interroger la fabrique de la ville actuelle autour d'enjeux de transition. Dans un contexte institutionnel davantage tourné vers les EDU de grande envergure, cette recherche à l’interface entre l'économie comportementale, les sustainability transitions et le champ de l'aménagement, repose sur le postulat suivant : l’intégration de parties prenantes citoyennes dans les décisions d’aménagement se montrerait bénéfique pour activer le vaste potentiel des EDU de faible envergure, en révélant, au-delà de la seule valeur marchande, certaines formes de valeur parfois propres au public comme des valeurs de lien social et de reconnexion à la nature. Dès lors il est nécessaire de révéler les systèmes d'acteurs et de gouvernance impliqués dans la mobilisation des EDU en tant que ressource, et notamment les jeux de valeurs qui leur sont propres et motivent la réalisation des comportements de transformation et de gestion des EDU. Ces valeurs, porteuses d’innovation sociale, se diffusent progressivement dans la société et se renforcent au travers de réseaux amorçant des transformations à une échelle plus large. Ce processus interroge alors le statut des EDU dans les stratégies des villes, comme potentiel d’expérimentation et d’adaptation d’un modèle urbain résilient. Cette thèse s’appuie sur une étude de cas multi-sites, combinant diagnostics territoriaux (approche spatiale, historique, socio-démographique, paysagère et environnementale, du projet de développement) et entretiens semi-directifs (d’habitants, d’acteurs de l’intermédiation, d’acteurs de l’aménagement). Elle porte sur deux expérimentations de transition urbaine sur des espaces délaissés, l’une à Nantes dans le cadre du dispositif des ''15 lieux à réinventer'', appel à la créativité des citoyens nantais pour s’approprier le ''petit'' patrimoine de leur ville et l’autre à Montréal dans le cadre du projet ''Nos Milieux de Vie !'', proposition post-développementaliste qui favorise l’expérimentation de formes alternatives de vivre ensemble.

Urban leftover spaces, which have historically been a source of citizen reappropriation since the end of the 20th century, could be a way of examining how cities are made today in a context of sustainability transition. Against an institutional context that is focused more on large- scale brownfields, this research, at the interface between behavioural economics, sustainability transitions and the field of planning, is based on the following premise: the inclusion of citizen stakeholders in planning decisions could prove beneficial in unlocking the vast potential of small-scale urban leftovers, by revealing, over and above market value alone, certain forms of values sometimes specific to the public, such as the values of social inclusion and connection with nature. It is therefore necessary to reveal the systems of actors and governance involved in the mobilisation of urban leftovers as a resource, and in particular the sets of values that are specific to them and motivate them to engage in behaviours of transformation and management of urban leftovers. These values, bearing hallmarks of social innovation, are gradually being spread throughout society and strengthened through networks that lead to transformations on a wider scale. This process raises questions about the status of urban leftovers in city strategies, in terms of their experimentation and adaptation potential for a resilient urban model. This PhD thesis is based on a multi-site case study, combining territorial diagnoses (spatial, historical, socio-demographic, landscape and environmental approach to the project) and semi-structured interviews (with citizens, intermediation actors and city planning stakeholders). It focuses on two experiments in urban transition in urban leftovers, one in Nantes as part of the ‘15 lieux à réinventer’ programme, which calls on the creativity of Nantes residents to take ownership of their city's ‘small’ property, and the other in Montreal as part of the ‘Nos Milieux de Vie !’ project, a post-development proposal that encourages experimentation with alternative ways of living together.