Poids économique des effets à long terme des traitements des cancers de l'enfant
Auteur / Autrice : | Daniel Bejarano Quisoboni |
Direction : | Florent de Vathaire, Nathalie Pelletier-Fleury |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Economie de la santé |
Date : | Soutenance le 12/06/2023 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....) |
Référent : Université Paris-Saclay. Faculté de médecine (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2020-....) | |
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Santé publique (2020-….) | |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Delattre |
Examinateurs / Examinatrices : Nora Moumjid-Ferdjaoui, Jacqueline Clavel, Véronique Minard-Colin, Philippe Tuppin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nora Moumjid-Ferdjaoui, Jacqueline Clavel |
Mots clés
Résumé
Les survivants du cancer de l'enfant (SCE) peuvent avoir besoin de soins médicaux à vie en raison des effets tardifs des traitements anticancéreux. Cependant, on sait peu de choses sur leur utilisation des soins de santé et leurs dépenses à long terme, en particulier dans les systèmes de soins de santé financés par l'État. Ce projet de thèse avait pour objectif d'estimer et d'analyser les dépenses de santé et les taux d'hospitalisation à long terme des personnes atteintes d'un cancer dans l'enfance en France et d'étudier les facteurs associés.La recherche présentée dans cette thèse est basée sur les données de la French Childhood Cancer Survivors Study (FCCSS) qui est une cohorte rétrospective de 7,670 SCE à cinq ans diagnostiqués avant l'âge de 21 ans entre 1946 et 2000 en France. L'étude FCCSS est liée aux données du Système National des Données de Santé (SNDS), qui contient des données complètes sur la facturation et le remboursement des dépenses de santé des bénéficiaires depuis 2006.Nous avons constaté que le montant moyen annuel des dépenses de santé parmi les SCE était de 4 255 € (ét: 18 790).. Les dépenses liées aux hospitalisations et à la pharmacie représentaient environ 60 % des dépenses totales. Nos résultats ont également montré que le sexe féminin et être survivant de tumeur du système nerveux central (SNC) étaient associés à des dépenses de santé plus élevées. Lorsque nous avons estimé les taux d'hospitalisation parmi les SCE et détaillé les diagnostics cliniques liés à l'hospitalisation par rapport à ceux de la population générale française avec le même sexe, âge et région de résidence, nous avons constaté que les survivants étaient hospitalisés plus de deux fois plus souvent que la population de référence appariée et qu'ils avaient plus de trois fois plus de jours d'hospitalisation. Nos résultats ont montré que le risque plus élevé d'hospitalisation des SCE concernait les hospitalisations liées à des néoplasmes, suivies par les maladies endocriniennes, les maladies du sang et les maladies de l'appareil circulatoire. Enfin, nous avons comparé les dépenses de santé de la FCCSS à celles de la population française générale mentionnée ci-dessus et nous avons constaté que l'excédent annuel moyen des dépenses de santé pour les SCE par rapport à la médiane de la population de référence était de 3 920 € (IC à 95 % : 3 539 - 430). Un excès plus élevé était significativement associé au fait d'avoir été traité avant les années 1990 et d'avoir survécu à une tumeur du SNC, alors qu'un excès plus faible était associé au fait de n'avoir pas reçu de traitement par radiothérapie.En conclusion, cette thèse a démontré que les SCE présentent un risque plus élevé d'utilisation de soins et de dépenses de santé, conduisant à un excès considérable par rapport à la médiane des dépenses de santé de la population générale du même sexe et du même âge. Ces dépenses élevées étaient liées à des taux d'hospitalisation élevés parmi les SCE. Les survivants plus âgés, ceux ayant eu une tumeur du système nerveux central et les patients traités par radiothérapie présentaient un risque plus élevé d'utilisation des services de santé et de dépenses. Ces résultats nous amènent à recommander qu'une attention particulière soit accordée à cette population, notamment en termes de suivi et de prévention des complications, et de soutenir le développement de traitements innovants et efficaces.