Comment la Chine construit son hégémonie depuis 1949 à travers les discours politiques, les succès économiques et le soft power.
| Auteur / Autrice : | Denis Deschamps |
| Direction : | Fouad Nohra |
| Type : | Thèse de doctorat |
| Discipline(s) : | Sciences politiques |
| Date : | Soutenance le 18/12/2023 |
| Etablissement(s) : | Université Paris Cité |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion (Malakoff, Hauts-de-Seine ; 1996-....) |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Maurice Hauriou pour la recherche en droit public (Paris ; 1992-....) |
| Jury : | Président / Présidente : Thierry Rambaud |
| Examinateurs / Examinatrices : Pascal Chaigneau, Anne-Françoise Zattara-Gros | |
| Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-David Avenel, Dina El Maoula |
Mots clés
Résumé
Cette recherche étudie le temps, depuis 1949, source de l'ambition et la détermination de la Chine à prendre sa « revanche » sur le siècle d'humiliation, et dans l'espace avec l'établissement de partenariats politiques et de coopérations économiques. Il s'agit de montrer comment le « Marathon de 100 ans », le plan chinois pour atteindre son objectif, s'est déployé, par calcul, patience, travail et discrétion, pour attirer le travail sur son territoire, puis les technologies jusqu'à l'installation d'infrastructures pour accumuler les succès économiques qui ont apportés aux dirigeants politiques les ressources nécessaires à chaque étape du plan. Cette construction de l'hégémonie chinoise, entre plans stratégiques et opportunisme, s'étire de 1949 à 2049, de Mao et l'extrême pauvreté, à Deng Xiaoping pour le développement par l'ouverture, jusqu'à Xi Jinping qui affiche ses conquêtes économiques et sa super puissance. Le pourquoi prend ses racines dans cette humiliation infligée par l'Occident, sa colonisation et les deux guerres de l'opium, le comment s'est appuyé sur la « diplomatie de l'amitié » et les réussites économiques. Cette ambition chinoise s'est construite sur le temps long. Pour ce faire, il faut cadencer le regard sur la même temporalité et prendre la hauteur nécessaire pour analyser les enchainements politiques, associés aux développements économiques, intérieurs puis extérieurs, conjugués à la subtilité du puissant soft power de la Chine. Identifier, analyser et replacer chaque pièce d'un puzzle immense, autant de signaux faibles, de petits cailloux que les grandes puissances n'ont pas su, n'ont pas voulu voir ni entendre, trop satisfaites de pouvoir profiter, dans l'instant, des profits générés grâce à cette usine à bas coût, et de débattre et marchander sur les affaires du monde, dans la dispersion, et parfois dans de grandes tensions, sans aucune vision. Pendant ce temps, la Chine se focalisait sur son « chemin » pour retrouver la place de « centre » du monde qu'elle prétend avoir occupé depuis plusieurs millénaires.