« La tendre mère » : la formation identitaire des Juifs du Liban. Le rôle de l’Alliance Israélite Universelle au XXe siècle (1943-1975)
Auteur / Autrice : | Nathan Damberger |
Direction : | Catherine Mayeur-Jaouen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance le 29/06/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université en cotutelle avec Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität (Bonn, Allemagne), Università degli Studi di Firenze |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....) |
Jury : | Président / Présidente : Jérôme Bocquet |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Frémeaux, Stephan Conermann | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Romina Vergari, Benjamin Lellouch |
Résumé
Notre thèse porte sur l’histoire de la communauté juive au Liban, notamment à partir de la fin du mandat français en 1943 et de la création de l’État d’Israël en 1948, jusqu’à sa désagrégation et dispersion au lendemain de la Guerre des Six-Jours en 1967. Nous souhaitons examiner la place cruciale occupée par l’Alliance Israélite Universelle (AIU), établissement éducatif principal de la communauté juive libanaise, dans la formation identitaire de ses anciens membres jusqu’à ce jour. À l'appui de notre travail d’archives et des entretiens menés au sein de la diaspora juive-libanaise aujourd’hui, nous avançons que le rôle de l’Alliance Israélite Universelle fut non seulement un important agent de socialisation des Juifs libanais, peut-être le principal, mais que les valeurs dispensées par cette institution renforçaient en outre la notion d’une appartenance ethnique commune et la croyance dans cette appartenance, ressentie comme primordiale. Cependant, cette prise en conscience subjective d’ethnicité – un terme que nous expliciterons et discuterons plus loin - est fortement circonstancielle et relationnelle, et donc non essentielle per se. Ce qui le prouve est d’ailleurs l’expérience migratoire des anciens membres de la communauté juive du Liban. Une expérience qui les conduisit à réévaluer leur conception de soi ainsi que le recours à des stratégies identitaires pour maintenir, changer, transformer ou rejeter leurs identités établies jusqu’à leur départ du Liban.