Thèse soutenue

Amélioration de la descente d'échelle dynamique sur le Maroc dans le contexte du changement climatique

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Auteur / Autrice : Saloua Balhane
Direction : Philippe DrobinskiAbdelghani Chehbouni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'environnement
Date : Soutenance le 21/12/2023
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris en cotutelle avec Université Mohammed VI Polytechnique (Benguérir, Maroc)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de météorologie dynamique (Palaiseau ; 1968-....) - Laboratoire de Météorologie Dynamique (UMR 8539) / LMD
Jury : Président / Présidente : Abdel Wahid Mellouki
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Drobinski, Abdelghani Chehbouni, Rafiq Hamdi, Benjamin Pohl, Francis Codron, Catherine Rio
Rapporteurs / Rapporteuses : Rafiq Hamdi, Benjamin Pohl, Francis Codron

Résumé

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Le Maroc est l'une des régions les plus vulnérables au changement climatique. Il se caractérise par des interactions complexes entre diverses caractéristiques géographiques, notamment l'océan Atlantique, la mer Méditerranée, les montagnes du Haut Atlas et le Sahara. Il est essentiel de comprendre la variabilité spatio-temporelle du climat dans cette région pour une meilleure gestion des ressources. Les modèles climatiques globaux jouent un rôle important dans ce contexte, car ce sont les seuls modèles à prendre en compte tous les réservoirs d'eau et d'énergie, y compris les réservoirs à mouvement lent comme les océans, qui modulent le climat et son évolution. Cependant, les modèles climatiques globaux sont encore sujets à des biais systématiques qui limitent leurs performances et ont généralement des résolutions grossières, limitant leur utilisation pour l’évaluation d’aspects locaux. Les modèles climatiques régionaux peuvent améliorer la représentation de certains processus (processus orographiques, brises, etc.). Cependant, ils présentent des défauts qui peuvent altérer de manière significative la crédibilité des trajectoires du changement climatique, car il est impossible de distinguer l'impact des biais systématiques dans les modèles globaux de forçage du rôle d'une meilleure description de petite échelle.Ce travail explore différentes manières de surmonter ces limitations.Dans la première partie, nous évaluons une gamme de différents ensembles à haute résolution, issus de la réduction d'échelle statistique (NEXGDDP) et dynamique (Euro-CORDEX et Euro-CORDEX ajusté au biais) tout en analysant la valeur ajoutée potentielle que la correction du biais ''a posteriori'' peut avoir sur la simulation des précipitations et des températures moyennes et extrêmes sur le Maroc.Dans la deuxième partie, nous utilisons le modèle LMDZ, la composante atmosphérique de la dernière version du modèle de l’IPSL, dans une configuration couplée avec le modèle de surface terrestre ORCHIDEE. Nous avons conçu une configuration du modèle à grille raffinée adaptée aux études régionales sur le Maroc, qui est suffisamment stable numériquement pour exécuter des simulations de changement climatique et qui permet i) une haute résolution sur la région et ii) une résolution suffisante à l'extérieur du zoom pour reproduire la circulation de grande échelle. Nous utilisons une méthode de correction de biais en ligne, qui consiste à corriger les erreurs systématiques des variables atmosphériques de grande échelle à l'aide des statistiques d'une simulation guidée par des réanalyses climatologiques. Cette approche permet de travailler avec une résolution fine à un coût de calcul modéré sans compromettre la cohérence entre les climats global et régional, cruciale pour le Maroc.L’évaluation du climat présent (1979-2014) a mis en évidence des améliorations notables après raffinement de la grille, notamment dans la circulation générale moyenne. La simulation libre à grille zoomée se compare favorablement aux observations de précipitations et de températures à l'échelle locale. Le climat moyen est considérablement amélioré après la correction de biais par rapport aux simulations non corrigées, et des améliorations dans le transport d’humidité, des précipitations et de la température de l’air sont observés.Pour le climat futur, la température de surface de la mer (SST) et la concentration de glace de mer (SIC) déduites de quatre modèles CMIP6 couplés, forcés par les gaz à effet de serre et les aérosols correspondant au scénario Shared Socioeconomic Pathway-8.5 (SSP-8.5), sont utilisées pour forcer la configuration régionale corrigée du LMDZ6-OR. Des simulations de 20 ans sont produites pour un niveau de réchauffement global de 3 Kelvin afin d'évaluer la réponse du climat régional moyen, des précipitations et de la température au changement des SST et SIC.