Simulations cinétiques du plasma de la magnétosphère de Mercure pour préparer BepiColombo
Auteur / Autrice : | Federico Lavorenti |
Direction : | Pierre Henri, Francesco Califano |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 19/12/2023 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur en cotutelle avec Università degli studi (Pise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences fondamentales et appliquées (Nice ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Joseph-Louis Lagrange (Nice, Alpes-Maritimes ; 2012-....) |
Jury : | Président / Présidente : Héloïse Méheut |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Henri, Francesco Califano, Héloïse Méheut, Hideyuki Usui, Emma Bunce, Thomas Karlsson, Francesco Pegoraro, Johannes Benkhoff | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Hideyuki Usui, Emma Bunce |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Les plasmas spatiaux se répandent dans le système solaire, depuis la couronne solaire jusqu'aux couches supérieures des environnements planétaires (comme la magnétosphère et l'ionosphère). Dans le système solaire, seules deux planètes telluriques possèdent un champ magnétique intrinsèque, et donc une magnétosphère : la Terre et Mercure. Contrairement à la Terre, Mercure a été rarement visitée par des missions d'exploration spatiale. Par conséquent, de nombreuses propriétés de l'environnement de Mercure, et de sa magnétosphère en particulier, restent peu étudiées à l'heure actuelle.Ce travail contribue à la compréhension globale du plasma et de l'environnement planétaire de Mercure, à la lumière des missions spatiales exploratoires en cours. La mission ESA/JAXA BepiColombo fournit des observations in situ de l'environnement de Mercure avec des instruments avancés, capables d'observer la dynamique du plasma - pour la première fois - jusqu'aux échelles cinétiques des électrons. Pour interpréter de telles observations, des modèles numériques résolvant les échelles cinétiques des électrons sont nécessaires. Dans ce travail, j'utilise deux modèles cinétiques pour étudier les processus à l'échelle des électrons dans la magnétosphère de Mercure, à la fois à l'échelle locale et à l'échelle globale. Je me concentre sur les processus à l'origine (i) de l'accélération des électrons par interaction onde-particule à la magnétopause, (ii) de l'accélération des électrons par reconnexion magnétique dans la queue de la magnétosphère, et (iii) de la précipitation des électrons à la surface de Mercure. L'impact de ces processus sur le couplage magnétosphère-exosphère-surface de Mercure est également étudié de manière approfondie. À cette fin, je développe et valide le premier modèle cinétique global ab initio de la magnétosphère de Mercure.Dans cette thèse, je caractérise les principaux processus qui accélèrent les électrons dans la magnétosphère de Mercure. Premièrement, les électrons sont accélérés par l'interaction onde-particule résonante avec les ondes de dérive, générées par l'instabilité de dérive à la fréquence hybride basse, à la magnétopause. Ce processus augmente la température parallèle des électrons jusqu'à un facteur deux, si la largeur de la magnétopause est de l'ordre du rayon de gyration des ions. Deuxièmement, les électrons sont accélérés par la reconnexion magnétique dans la queue de la magnétosphère. Ce processus génère un flux d'électrons d'une énergie de quelques keV dirigés depuis la queue vers la planète. Ces électrons peuplent les enveloppes internes de la magnétosphère pour former un anneau de courant partiel. Troisièmement, une grande partie des électrons dans ce courant annulaire précipite à la surface de Mercure, ce qui entraîne des interactions plasma-exosphère et plasma-surface. La reconnexion magnétique dans la queue est le principal processus d'accélération des électrons (jusqu'à quelques keV) dans la magnétosphère de Mercure. Ces électrons, tout en étant partiellement piégés du côté nuit, précipitent sur la surface de la planète pour entraîner (i) une ionisation efficace de H, He, O et Mn dans l'exosphère, (ii) des émissions de rayons X avec une prédominance pour le côté aube, conformément aux observations de MESSENGER/XRS, et (iii) de l'érosion spatiale du régolithe de Mercure. Enfin, les résultats de ce travail seront utilisés pour progresser dans la modélisation globale du système couplé magnétosphère-exosphère-surface de Mercure et pour interpréter et planifier les observations, en cours et future, de la mission BepiColombo. Le modèle global développé ici pour Mercure pourrait être appliqué, dans le futur, à d'autres corps célestes tels que les astéroïdes, Mars, la Lune terrestre et les lunes de Jupiter.