Les subdivisions du Tardiglaciaire rhodanien à l’épreuve de l’analyse relationnelle des industries lithiques

The subdivisions of the Rhodanian Late Glacial to the test of the relational analysis of lithic industries

• Auteur / Autrice : Pierre Antoine Beauvais
• Direction : François Bon, Nicolas Teyssandier
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Préhistoire
• Date : Soutenance le 12/12/2022
• Etablissement(s) : Toulouse 2
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés (Toulouse)
• Jury : Président / Présidente : Sandrine Costamagno
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Vincent Delvigne, Mathieu Langlais, Damien Pesesse
• Jury : Rapporteurs / Rapporteuses : Grégor Marchand, Federica Fontana

Mots clés

Mots clés contrôlés

Magdalénien

Rhône (France)

Épigravettien

Mots clés libres

Culture archéologique

Technologie lithique

Tardiglaciaire

Pétro-archéologie

Analyse relationnelle

Vallée du Rhône

Languedoc

Paléolithique supérieur

Archeological culture

Lithic technology

Late Glacial

Petro-archeology

Relational analysis

Rhône Valley

Languedoc

Upper Paleolithic

Résumé

La vision classique des sociétés de la Préhistoire s’est développée dans la discipline à partir du concept de culture emprunté à l’anthropologie sociale. Dans le sud-est de la France ce terme raisonne à travers une mosaïque culturelle pour le Paléolithique supérieur récent, dont les entités sont perçues comme des traditions techniques différenciées, principalement par le biais des industries lithiques. La vallée du Rhône se place comme un carrefour d’influences et une limite à l’extension géographique des ensembles culturels reconnus d’est en ouest. Pour le Tardiglaciaire, cette « frontière » est estimée comme une zone de contact et de transferts entre la Provence occidentale et le Languedoc oriental. Parallèlement, une lacune documentaire importante pour le Paléolithique supérieur récent et des territoires de recherches dépendant de l’historiographie régionale limitent l’enquête. L’étude de plusieurs ensembles archéologiques d’Ardèche et du Gard sur la base des industries lithiques, réalisée dans le cadre de ce travail, permet de répondre à cet appel documentaire. Ces données, basées principalement sur une archéo-séquence des gorges de l’Ardèche (l’abri du Colombier II) permettent d’aborder plusieurs aspects : L’intégrité stratigraphique et chronologique des ensembles est discutée afin de restituer une base documentaire favorable pour aborder les dynamiques culturelles des sociétés humaines. Des scénarios techniques interprétés comme des phénomènes de globalisation ou au contraire à l’aune de leur diversité pour le Tardiglaciaire sont décrits à travers cette étude. Dans cette optique, l’identité technique des industries est un pivot de discussion permettant de mettre en relation les ensembles lithiques à l’échelle macro-régionale. Une modélisation des espaces liés à l’acquisition des ressources minérales est proposée pour le Tardiglaciaire sur la base d’une étude pétro-archéologique des industries lithiques. Cette approche permet de relier l’espace d’approvisionnement en matériaux siliceux des sites tardiglaciaires en rive droite du Rhône à un réseau de circulation des silicites entre le Massif central et le sud des Alpes. Cette étude permet in fine d’aborder la relation entre les ensembles archéologiques et les dynamiques culturelles des sociétés humaines, en mettant l’accent sur l’épistémologie des termes. L’approche ici appliquée propose d’abandonner les présupposés d’essentialisation des sociétés de la Préhistoire pour se concentrer sur une mise en relation des objets ; ce volet est abordé sur l’aspect méthodologique, en fin d’étude, à travers une analyse qualitative de réseau basée sur la similarité technique des industries lithiques. Il s’agit à terme de rediscuter des échelles de lecture des faits archéologiques et de proposer une approche structurelle combinée, entre distribution du fait technique et réseaux de lieux.

The classical vision of prehistoric societies has been developed in the discipline from the concept of culture borrowed from social anthropology. In southeastern France, this term is used to describe a cultural mosaic for the Late Upper Palaeolithic, whose entities are perceived as differentiated technical traditions, mainly through lithic industries. The Rhône Valley is a crossroads of influences and a limit to the geographical extension of the recognised cultural groups from east to west. For the Late Glacial, this "frontier" is estimated as a zone of contact and transfers between western Provence and eastern Languedoc. At the same time, a significant documentary gap for the Late Upper Palaeolithic and research territories dependent on regional historiography limit the investigation. The study of several archaeological sites in the Ardèche and Gard departments on the basis of lithic industries, carried out within the framework of this work, enables us to respond to this call for documentation. These data, based mainly on an archaeological sequence in the Ardèche gorges (the rock shelter of Colombier II), allow us to address several aspects: The stratigraphic and chronological integrity of the assemblages is discussed in order to provide a favourable documentary basis for addressing the cultural dynamics of human societies. Technical scenarios interpreted as globalisation phenomena or to the contrary in terms of their diversity for the Late Glacial are described through this study. From this point of view, the technical identity of the industries is a pivotal point for discussion, allowing the lithic ensembles to be related to a macro-regional scale. A model of the spaces linked to the acquisition of mineral resources is proposed for the Late Glacial period on the basis of a petroarchaeological study of the lithic industries. This approach makes it possible to link the siliceous raw material supply space of the Late Glacial sites on the right bank of the Rhône to a material circulation network between the Massif Central and the southern Alps. This study ultimately allows us to address the relationship between archaeological assemblages and the cultural dynamics of human societies, with an emphasis on the epistemology of the terms. The approach applied here proposes to abandon the presuppositions of essentialization of the societies of Prehistory to concentrate on the relationship between objects; this aspect is approached on the methodological aspect, at the end of the study, through a qualitative network analysis based on the technical similarity of lithic industries. In the long term, it is a question of rediscussing the scales of reading archaeological facts and of proposing a combined structural approach, between the distribution of the technical fact and the networks of places.