Les robots sociaux comme réponse aux déficits socio-psychologiques des consommateurs : Le prisme de l'amélioration du bien-être

Social robots as a response to consumers' social-psychological self-deficits : The prism of well-being improvement

• Auteur / Autrice : Ngoc Bich Dang
• Direction : Laurent Bertrandias
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences de gestion
• Date : Soutenance le 05/07/2022
• Etablissement(s) : Toulouse 1
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de Gestion TSM (Toulouse)
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : TBS Research Centre (Toulouse)

Mots clés

Mots clés contrôlés

Interaction homme-robot

Anthropomorphisme

Santé mentale

Robots de service

Mots clés libres

Robots sociaux

Déficit de soi

Bien-Être

Consommation compensatoire

Interaction homme-Robot

Social robots

Self-Deficit

Well-Being

Compensatory consumption

Human-Robot interaction

Résumé

De nombreuses études soulignent des niveaux croissants de détresse psychologique et de santé mentale altérée, en lien avec le mode de vie moderne ou sous l’effet de crises diverses. Les robots sociaux sont conçus pour interagir socialement avec les consommateurs et créer une connexion émotionnelle. Ces robots sont attirants car ils semblent "vivants" et offrent potentiellement des solutions pour atténuer les vulnérabilités humaines. Cette thèse s'inscrit dans le mouvement de recherche sur la consommation dite transformative et cherche à étudier dans quelle mesure et par quels mécanismes les robots sociaux peuvent aider à faire face à besoins socio-psychologiques non satisfaits et dès lors, améliorer leur bien-être. Le premier essai propose un cadre théorique permettant de comprendre le caractère paradoxal de la consommation de robots sociaux pour des motifs compensatoires, les robots sociaux pouvant certes compenser mais aussi aggraver les déficits personnels. Ce premier essai suggère également des pistes de recherches futures, qui sont en partie testées empiriquement dans les deux essais suivants. Ces essais analysent plus spécifiquement le potentiel compensatoire perçu des robots sociaux et l’amélioration anticipée de bien-être dans le cas de besoins socio-psychologiques insatisfaits : le lien social et le pouvoir social. A travers deux études, le deuxième essai met ainsi en évidence les différents mécanismes qui sous-tendent des effets de la solitude émotionnelle et sociale (mesurée ou manipulée) sur l'amélioration du bien-être anticipée. Plus précisément, l'amélioration du bien-être des personnes émotionnellement seules résulte de la capacité du robot à générer de l’attachement, tandis que l'amélioration du bien-être des personnes socialement seules résulte du robot à favoriser l'intégration sociale. A travers d’une expérience manipulant l'autonomie du robot [sa capacité à discuter les ordres] puis d’une enquête, le troisième essai montre que : (1) les personnes en manque de pouvoir anticipent une amélioration du bien-être associée à la possession d'un seulement lorsque le robot a un niveau d'autonomie faible (vs élevé) (étude 1), (2) le manque de pouvoir influence positivement l'amélioration anticipée du bien-être car les consommateurs tirent une satisfaction de la domination exercée sur le robot (étude 2). Cette thèse contribue à la littérature et à la recherche sur la consommation transformative, la recherche sur la consommation compensatoire, la recherche sur l'anthropomorphisme, et la recherche sur l'interaction homme-robot.

As a result of modern life, people are experiencing increasing levels of psychological distress and mental health damage. Social robots are designed to socially interact with people and evoke an emotional connection. These robots are seductive as they seem “alive” and potentially offer solutions to resolve human vulnerabilities. This dissertation is embedded in the transformative consumer research movement that aims to investigate whether, why, and how social robots can help to cope with self-deficits triggered by social-psychological needs and thus improve well-being. The first essay proposes a theoretical framework for understanding the paradoxical nature of social robot consumption for compensatory motives, in which social robots can both compensate and reinforce self-deficits. It also suggests avenues for future research, which are partly empirically tested in the following two essays. The second and third essays analyse more specifically the perceived compensatory potential of social robots and the anticipated improvement in well-being of people with unsatisfied social-psychological needs: social connection and social power. Across two studies, the second essay found the different mechanisms underlying the effects of emotional and social loneliness (either measured or manipulated) on the anticipated well-being improvement. Specifically, the well-being improvement of emotionally lonely people results from the ability of attachment to the robot, whereas the well-being improvement of socially lonely people results from the ability of social integration due to the robot. Using an online-based experiment to manipulate robot autonomy [its ability to discuss orders] through the panel of a comic strip, the third essay found that: (1) powerless people anticipate an improvement of well-being associated with robot ownership and thus adoption intention, but only when the robot has a low (vs. high) level of autonomy (study 1), (2) powerlessness positively influences the anticipated improvement of well-being because the consumers perceive an enhancement of their sense of power as a consequence of the domination exerted over the robot (study 2). This dissertation contributes to the literature on transformative consumer research, compensatory consumption research, anthropomorphism research, and human-robot interaction research.