Étude physiologique, génétique et moléculaire de l'impact du stress hydrique sur la qualité germinative des semences de tournesol
Auteur / Autrice : | Baptiste Vancostenoble |
Direction : | Christophe Bailly, Nicolas Langlade |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie |
Date : | Soutenance le 20/05/2022 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Complexité du vivant (Paris ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de biologie du développement (Paris ; 1997-2024) |
Jury : | Président / Présidente : Arnould Savouré |
Examinateurs / Examinatrices : Jérôme Salse, Thierry André | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Brunel, Stéphane Maury |
Mots clés
Résumé
La tolérance des plantes cultivées au stress hydrique est un problème majeur du changement climatique et les futures conditions environnementales risquent de réduire drastiquement les rendements agricoles dans un avenir proche. La germination rapide et homogène des semences est une composante majeure du rendement final des cultures, mais elle peut être considérablement altérée par les conditions environnementales lors du semis. De plus, les conditions de l'environnement maternel pendant le développement des semences peuvent avoir un effet marqué sur la germination des semences de la génération suivante. En menant des expériences en conditions contrôlées sur la plate-forme de phénotypage Heliaphen (INRAE Toulouse), nous avons montré qu'un stress hydrique modéré appliqué sur les plantes mères de tournesol après leur floraison induit une meilleure germination, malgré différents stress appliqués lors de la germination, suggérant ainsi un effet maternel. Le traitement maternel semble influencer également le niveau de dormance des semences des deux générations suivantes, ce qui suggère l'existence de mécanismes de mémoire du stress maternel (effet transgénérationnel) sur la descendance. Nous avons recherché les gènes potentiellement impliqués dans la tolérance aux stress abiotiques, grâce à une étude transcriptomique et une validation par qPCR en micro-fluidigm qui nous ont permis de mettre en évidence une différence d’expression de certains marqueurs génétiques en fonction des conditions de stress maternels. D’autre part, nous avons déterminé qu’une composante épigénétique est associée à l'induction de la tolérance au stress hydrique par l'environnement maternel sur les semences. Pour ce faire, nous avons soumis les plantes mères à un stress hydrique et avons ainsi mis en évidence un effet sur le méthylome et le transcriptome des semences produites. Nous avons pu caractériser le méthylome des semences de tournesol grâce à un séquençage haut débit de l’ADN après traitement au bisulfite. Nous avons pu montrer que les conditions de développement des semences ont eu une influence directe sur le nombre et le niveau de méthylations des régions différentiellement méthylées (DMR). En revanche la germination n'a pas eu d'effet majeur sur le profil des DMR ce qui suggère que les modifications de la méthylation de l'ADN se sont produites pendant le développement des graines. Des DMR ont été identifiées dans la séquence codante, dans le promoteur ou dans la région de la séquence post-codante d'un ensemble de gènes dont l'expression a été modifiée par le stress hydrique appliqué sur la plante mère. La comparaison de la méthylation de l'ADN avec les changements d'expression des gènes induits par l'environnement maternel de la graine nous a permis de proposer un modèle de transmission et d'hérédité de la tolérance au stress au stade de la germination.