Regarder la vie : la vie inextatique comme hypothèse de création
Auteur / Autrice : | Boris Thillaye du Boullay |
Direction : | Anna Guilló |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts |
Date : | Soutenance le 02/12/2022 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'études en sciences des arts (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Pouillaude |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrick Nardin, Vincent Lowy |
Mots clés
Résumé
Le cinéma regarde-t-il la vie ? À l'injonction de « capter la vie » qui parcourt l’histoire du cinéma depuis son origine, les cinéastes ont répondu de multiples façons. Mais que regarde-t-on vraiment ? Regarde-t-on la vie quand on la filme ? Pour répondre à cette question, nous proposons de suivre notre intuition en nous appuyant sur la phénoménologie matérielle de Michel Henry qui développe une description de la vie selon une immanence radicale d’avant l’intentionnalité, d’avant toute donation ou extase où se déploie une vie dite inextatique. Notre hypothèse est d’imaginer que regarder la vie quand on filme croise cette description de la vie comme une question de cinéma : cette phénoménologie à la limite d’elle-même où la donation se joue dans une non-distance, où la vie s'éprouve en elle-même, pourrait-elle rejoindre un questionnement pratique du cinéma ? Cette thèse tente une voie de biais en interrogeant certaines pratiques de l’auto-filmage, formes filmiques opérant un étrange aller-retour sur la distance de soi à soi, au tournage comme à la projection, et glissant vers une mise en œuvre plastique en face-à-face, qui ouvre sur des essais visuels et textuels débordant le cadre de l’image en mouvement. Inscrite dans le champ de l’art contemporain, cette recherche s’appuie notamment sur la démarche intime de vidéastes comme Joël Bartoloméo dont l’objet de recherche s’épuise dans sa propre donation, sur la traque d’Alain Cavalier dont l’œil se fond dans la visée, et sur des analyses d’artistes comme Vito Acconci ou Philippe Katerine dont les œuvres naviguent sur des changements de supports propices à l’interrogation d’une vie qui se dérobe.