Thèse soutenue

La fabrique du risque générationnel : Les agents d'une entreprise de transport public face aux transformations de leur métier

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Auteur / Autrice : Laura Cottard
Direction : Patrick Obertelli
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie, démographie, anthropologie
Date : Soutenance le 15/12/2021
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences Sociales et Humanités
Partenaire(s) de recherche : référent : CentraleSupélec (2015-....)
graduate school : Université Paris-Saclay. Graduate School Sociologie et science politique (2020-....)
Laboratoire : Formation et apprentissages professionnels (Paris)
Jury : Président / Présidente : Yannick Perez
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Cohen-Scali, Olivier Schwartz, Jean-Philippe Bouilloud, Florence Giust-Desprairies
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Cohen-Scali, Olivier Schwartz

Résumé

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Les « jeunes » conducteurs de métro et mainteneurs des trains sont-ils différents des « anciens » ? L’arrivée des nouvelles générations pourrait-elle avoir des effets sur la sécurité ferroviaire ?Le point de départ de cette recherche tient à l’émergence, à la RATP, d’un questionnement portant sur la possibilité que l’arrivée des jeunes, à la conduite et à la maintenance des trains, n’introduise un « risque générationnel » pour la sécurité ferroviaire. A partir de l’analyse de la demande de l’entreprise, la recherche explore l’imaginaire générationnel de la RATP, et tente de mettre au jour le processus parlequel les générations s’y sont constituées en problème. Quels enjeux, quelles tensions, quelle conflictualité sous-tendent les rapports des « anciens » et des « jeunes » au travail ?Pour explorer ces questions, deux enquêtes ethnographiques ont été menées, au sein d’une ligne de métro puis d’un atelier de maintenance des trains, rassemblant plus d’une soixantaine d’entretiens individuels et plus d’une trentaine de journées d’observation.L’analyse des données recueillies permet de montrer que les jeunes, abordés dans l’entreprise sous l’angle du risque, constituent en fait une menace du point de vue des anciens. Ils incarnent à leurs yeux la perspective en marche de leur propre obsolescence, et la remise en question de ce qui faisait valeur pour eux et sens dans leur travail.Les processus à l’œuvre sont analysés plus précisément à travers deux études monographiques consacrées aux conducteurs de métro et aux agents de maintenance des trains. Ces études présentent la construction identitaire professionnelle de ces agents et montrent comment certains changements technologiques et organisationnels, appauvrissant les métiers, produisent des effets de dévalorisation d’ampleur différenciée à la conduite et à la maintenance, et contribuent à éloigner les « anciens » et les « jeunes » au travail.