La monarchie et l'espace public au temps de la révolution Maupeou, 1770-1775
Auteur / Autrice : | Vincent Cossarutto |
Direction : | Edmond Dziembowski |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 03/12/2021 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, Espaces, Pratiques, Temps (Dijon ; Besançon ; 2017-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Franche-Comté (1971-....) |
Laboratoire : Centre Lucien Febvre (Besançon) | |
Jury : | Président / Présidente : Jérôme Loiseau |
Examinateurs / Examinatrices : Edmond Dziembowski, Jérôme Loiseau, Anne de Mathan, Julian Swann, Olivier Chaline, François Jacob | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne de Mathan, Julian Swann |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
À la fin du règne de Louis XV, le chancelier Maupeou met en œuvre un chantier de réformes pour enrayer la résistance parlementaire qui grandit depuis le milieu du siècle. Cette « révolution » provoque dans son sillage une guerre pamphlétaire dont la vigueur n’est pas sans rappeler la Fronde et les Mazarinades. Déterminé à reconquérir l’espace public, Maupeou orchestre ainsi une vaste campagne de presse. Pour organiser son action, le ministre peut s’appuyer sur un cabinet de propagande qui déploie, au cours du printemps 1771, une stratégie audacieuse, notamment en matière de financement et de tactiques éditoriales. En outre, Versailles peut compter sur la détermination d’un petit groupe de publicistes dont Voltaire, à la surprise générale, a été l’une des figures de proue. Mais le chancelier bénéficie également des services d’un modeste chanoine, l’abbé Mary, qui se révèle être tout au long de la crise politique, l’un des plus ardents défenseurs du pouvoir royal. Lors de cette opération, le gouvernement mène plusieurs combats. Il s’agit d’abord d’affronter les théories constitutionnelles du Parlement inspirées par l’avocat Le Paige. Par ailleurs, il faut aussi croiser le fer avec les protestations des princes du sang qui ont pris la tête de la résistance parlementaire. Enfin, le ministère doit riposter à un mouvement inattendu : la mobilisation politique des femmes qui soutiennent fermement la magistrature. Ainsi, le chancelier Maupeou déploie une stratégie d’appel à l’opinion qui s’avère ambitieuse. Néanmoins, après quelques mois d’affrontement, Versailles décide d’arrêter sa campagne de persuasion publique pour employer la force. Pendant de longs mois, la répression s’abat alors sur tous les Parisiens qui sont suspectés d’être impliqués dans la guerre de plumes. Au cœur de la capitale, le libraire Hardy témoigne alors dans son journal de la violence exercée par le pouvoir royal contre le monde de l’imprimé. Toutefois, cette longue enquête judiciaire, peut-être l’une des plus importante du siècle, se conclut par un jugement pour le moins mitigé. En fin de compte, c’est un double échec pour le pouvoir royal qui a non seulement abandonné le débat public au profit du monde parlementaire, mais aussi accentué l’accusation de despotisme à son égard. Ainsi, l’action de Maupeou signe l’incapacité de la monarchie à reconquérir l’espace public.