Thèse soutenue

Origine, évolution et minéralisation en métaux rares des pegmatites de l'Afrique de l'Ouest

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Auteur / Autrice : Wilédio Marc-Emile Bonzi
Direction : Olivier VanderhaegheUrbain Wenmenga
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la Terre et des Planètes Solides
Date : Soutenance le 15/11/2021
Etablissement(s) : Toulouse 3 en cotutelle avec Université Joseph Ki-Zerbo (Ouagadougou, Burkina Faso)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l’univers, de l’environnement et de l’espace (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Géosciences Environnement Toulouse (2011-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Olivier Vanderhaeghe, Urbain Wenmenga, Didier Béziat, Séta Naba, Emilie Bruand, Éric Gloaguen
Rapporteurs / Rapporteuses : Kathryn M. Goodenough, Alain Nicaise Kouamelan

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les métaux rares sont essentiels au développement de l'industrie de pointe et à la transition vers une énergie décarbonnée. Les pegmatites granitiques sont des métallotectes de ces métaux, dont l'origine est discutée entre la fusion partielle de métasédiments, ou la différenciation magmatique d'un pluton enrichi. Le secteur de Mangodara (Sud-Ouest du Burkina Faso) expose des pegmatites à métaux rares associées à des roches métamorphiques, migmatitiques et magmatiques, dans un contexte de gneiss-granitoïdes du Craton Ouest-Africain Paléoprotérozoïque. Nous investiguons la pétrogenèse de ces pegmatites à travers une approche multiple pétrographique, géochimique et géochronologique. Le secteur étudié constitue un dôme régional, représentatif de la croûte moyenne à inférieure (4-7 kbar, baromètre Aluminium dans la hornblende), avec au cœur un gneiss tonalitique- trondhjémitique riche en plagioclase, enveloppé par un gneiss granodioritique interprété comme étant une diatexite, contenant des lambeaux d'amphibolites, paragneiss (sillimanite-grenat/staurotide) et migmatites de protolithes birimiens. Des roches plutoniques, formant deux séries géochimiques l'une Na-riche et l'autre K-riche, sont en contact diffus avec ces gneiss ou intrusifs dans ces derniers. Quatre types de pegmatites ont été identifiées dans le secteur. Les pegmatites de type titanite-allanite et apatite-zircon sont métalumineuses, peu évoluées, et issues la ségrégation tardive du gneiss tonalitique-trondhjémitique. Les pegmatites de type grenat-colombite (Li, Nb) sont peralumineuses, de famille Mixte Lithium-Césium-Tantale et Niobium-Yttrium-Fluor (LCT+NYF). Elles sont issues de la fusion partielle de paragneiss avec un contrôle du fractionnement des métaux rares dans la source par les micas, les phosphates et le grenat, et une contamination par les liquides résiduels des pegmatites métalumineuses. Les pegmatites de type grenat-REE (Ti, Y, HREE) sont des pegmatites NYF, issues de la ségrégation tardive du gneiss granodioritique, avec un contrôle du fractionnement des métaux rares par l'allanite, les phosphates et l'amphibole. La cristallisation de la pegmatite de type titanite-allanite est datée à 2094,3 ± 8,8 Ma par la méthode U-Pb sur zircon. Le refroidissement régional à moins de 500 °C est indiqué par des âges U-Pb sur apatite dans le gneiss tonalitique-trondhjémitique (2094 ± 21 Ma), dans le gneiss granodioritique (2041 ± 33 Ma) et dans la pegmatite de type apatite-zircon (2055 ± 20 Ma). La genèse des pegmatites à métaux rares de Mangodara dérive à la fois de processus de ségrégation et de fusion partielle dans la croûte moyenne, mais le contrôle de minéraux porteurs de métaux rares est déterminant sur le fractionnement des métaux rares, et la signature pétrogénétique des pegmatites. Cela ouvre des perspectives de recherche des minéralisations liées aux métaux rares dans les zones de transition migmatitiques-magmatique.