Devenir prince : James Stuart, réseaux européens et ambitions britanniques (1660-1685)
Auteur / Autrice : | Emmanuel Lemée |
Direction : | Lucien Bély |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 27/11/2021 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Charles-Edouard Levillain |
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Genet-Rouffiac, Nathalie Rivère de Carles, Stéphane Jettot | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Charles-Edouard Levillain, David Parrott |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse étudie le rôle politique et social de frère d’un roi européen de l’époque moderne à travers le cas de James Stuart, duc d’York et d’Albany, frère du roi d’Angleterre Charles II. Prince pluriel, amené à se réinventer et à évoluer au fil des crises en se fondant sur son expérience et ses prédilections personnelles, James Stuart demeura toujours le fidèle second du souverain. Les frères Stuart se partagèrent les tâches : à Charles le soin de gouverner l’Angleterre, cœur politique et économique des îles britanniques, à James celui d’entretenir la fidélité des marges sociales et géographiques du royaume. Il y parvint en s’imposant progressivement comme le principal patron des îles britanniques et la clé de voûte de la diplomatie anglaise. À la fin années 1670, il était ainsi devenu responsable de l’essentiel des échanges avec les puissances catholiques du continent européen, tout en contrôlant les nominations au sein de l’armée et de la Royal Navy. Son rôle informel, qui faisait de lui l’un des principaux acteurs de la guerre comme de la paix, lui permit non seulement de se maintenir à la cour d’Angleterre malgré les oppositions croissantes, mais de devenir de plus en plus puissant et irremplaçable. Ce faisant, il contribua peu à peu à l’intégration des marges britanniques, accélérant le rapprochement des Couronnes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Ce rôle de prince, conçu pour projeter une image publique valorisante, conduisit cependant à faire naître la légende noire de James Stuart, perçu par les Anglais comme un prince belliqueux, corrompu et inquiétant.