Thèse soutenue

Destin et Providence : réception critique de la pensée stoïcienne par Grégoire de Nysse et Boèce (IVe - VIe siècle)

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Auteur / Autrice : Gaston Zounnon
Direction : Béatrice CaseauCharbel Maalouf
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire des religions et anthropologie religieuse
Date : Soutenance le 07/06/2021
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes anciens et médiévaux (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Orient et Méditerranée (Ivry-sur-Seine, Val de Marne ; 2006-....)
Etablissement de codirection : Institut catholique de Paris
Jury : Président / Présidente : Jean-Baptiste Gourinat
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Hélène Congourdeau
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Vinel, Philippe Blaudeau

Résumé

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Les concepts d’εἱμαρμένη (destin) et de πρόνοια (providence) ne sont pas des inventions de la culture judéo-chrétienne mais plutôt de la culture grecque. Ce sont les stoïciens qui en ont le plus fait la promotion et les concepts-clés de leur cosmologie. Chez eux, en effet, les notions comme destin, providence, Dieu, nature, loi, sont des synonymes. Grégoire de Nysse (IVe s.), quoiqu’influencé par la philosophe grecque, rejette en bloc l’εἱμαρμένη des stoïciens entre autres au nom du libre arbitre, de la raison et de la foi, pour ne retenir que leur πρόνοια, créant ainsi de l’antonymie là où les philosophes du Portique ne voyaient que de la synonymie. Dans la mesure où il ne retient que la πρόνοια grecque, la conçoit-il de la même façon qu’eux ? La distinction et même l’opposition radicale que Grégoire met entre ces deux concepts est-elle la seule façon pour la théologie chrétienne de concevoir les rapports entre le destin et la providence ? Environ un siècle après Grégoire de Nysse surgit Boèce (v. 477-v. 524), un philosophe chrétien qui, dans sa Consolation de Philosophie, distingue sans les séparer, le destin (fatum) et la providence (providentia), montrant par là qu’on peut tout à fait penser la providence en termes de destin. De par sa posture théologique, Boèce semble aussi orienter notre regard du destin vers un autre concept, celui de destinée, qui peut permettre à la fois de réconcilier les positions tranchées des stoïciens et de Grégoire de Nysse et même de les dépasser.