Thèse soutenue

L'art comme organisme vivant : l'oeuvre de Christoph Schlingensief

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Auteur / Autrice : Hélisenne Lestringant
Direction : Marielle SilhouetteAnnemarie Matzke
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes théâtrales
Date : Soutenance le 04/12/2021
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Universität Hildesheim
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Emmanuel Béhague
Examinateurs / Examinatrices : Marielle Silhouette, Annemarie Matzke, Emmanuel Béhague, Florence Baillet, Eliane Poulain-Beaufils, Jean-Louis Besson, Julius Heinicke
Rapporteurs / Rapporteuses : Florence Baillet, Eliane Poulain-Beaufils

Résumé

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Considéré, de son vivant, comme l’enfant terrible du cinéma et du théâtre allemands, Christoph Schlingensief est demeuré, jusqu’à ce jour, la figure par excellence de l’artiste provocateur. Ce travail propose la première monographie en français sur l’œuvre d’un artiste qui appartient au panthéon du théâtre allemand contemporain, mais reste méconnu du public francophone. La méthode par entretiens avec ses collaborateurs directs m’a permis de puiser à des sources vives, afin de contribuer à la diffusion de son œuvre. Les chercheurs ont l’habitude de voir dans sa création deux phases distinctes avant et après son cancer, qu’il apprend en 2008, et auquel il succombe en 2010. Par l’image de l’organisme vivant, ce travail aborde les productions de Schlingensief du cinéma au théâtre et à la performance, en passant par l’opéra, jusqu’à l’art contemporain. Découvrant d’une part la vertu de la contingence à la suite d’une erreur de manipulation cinématographique, d’autre part l’intérêt majeur du vaccin comme modalité d’appel à une réaction physiologique, il recourt sans cesse à la provocation sous forme de performances dans lesquelles il implique systématiquement son propre corps. Avec son équipe hétéroclite, il expérimente les modalités d’interactions entre acteurs et spectateurs, entre œuvre et « milieu », dès ses premières mises en scène à la Volksbühne en 1993. Débordant d’énergie vitale, il est tout autant celui qui crée pour les chômeurs allemands le parti Chance 2000, instaurant un flou entre réalité et fiction, que celui qui installe un container pour filmer en continu des migrants séquestrés. À partir de l’annonce de son cancer, le provocateur se trouve à son tour provoqué par la maladie dans laquelle il puise l’inspiration pour réaliser deux œuvres finales, examinées dans ce travail, faisant de lui-même et de sa mort à venir, le nouveau matériau de son art.