‘Vedettes’ et ‘artistes’ : une histoire de la féminisation du ballet de l’Opéra, 1830-1860
Auteur / Autrice : | Vannina Olivesi |
Direction : | Esteban Buch |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts : histoire et théorie |
Date : | Soutenance le 16/12/2021 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Jury : | Président / Présidente : Judith Lyon-Caen |
Examinateurs / Examinatrices : Judith Lyon-Caen, Alessandro Arcangeli, Elizabeth Claire, Lynn Garafola, Roxane Martin |
Résumé
Cette étude propose une histoire de la féminisation des « artistes de la danse » de l’Opéra, groupe qui rassemble les professionnels des deux sexes les plus qualifiés (solistes et maîtres de ballet) dans un contexte où la production des spectacles s’appuie sur le vedettariat. Après avoir démontré que la féminisation des emplois résulte d’une dynamique statistique remontant au siècle précédent, on étudie la trajectoire parisienne de la danseuse Marie Taglioni (1827-1837) pour montrer que le vedettariat féminin peut être le fruit de la reproduction sociale et qu’il s’adosse à une définition économique de la valeur artistique. Mais, si l’étoile féminine étend sa responsabilité dans la réussite commerciale des œuvres chorégraphiques et devient l’objet de discours et d’appropriations commerciales qui valorisent son statut d’artiste interprète, l’examen de la carrière du maître de ballet Jean Coralli (1831-1850) montre combien les emplois consacrés à la composition des danses demeurent une spécificité masculine. L’étude de l’auctoralité masculine sur les danses combinée aux effets de la féminisation des emplois permet enfin de comprendre les conditions d’émergence à l'Opéra des chorégraphes féminines Fanny Cerrito et Marie Taglioni.