Thèse soutenue

Mémoires écrites et politiques documentaires des villes de l'Aquitaine sous obédience anglaise (XIIIe-XVe siècles)

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Auteur / Autrice : Nathalie Crouzier-Roland
Direction : Frédéric Boutoulle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire médiévale
Date : Soutenance le 18/12/2021
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Pierre Chastang
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Boutoulle, Hélène Débax, Isabelle Bretthauer, Sandrine Lavaud, Agnès Vatican
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Chastang, Hélène Débax

Résumé

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Au XIIIe au XVe siècle, les principales villes de l’Aquitaine sous obédience anglaise et situées en Bordelais (Blaye, Bordeaux, Bourg, Cadillac, Libourne, Saint-Émilion, Saint-Macaire), développèrent, dans le cadre de l’essor de l’écrit et de la préservation d’archives, des formes nombreuses et variées de pratiques documentaires : copies d’actes royaux, constitution de dossiers de procédure, rouleaux, chirographes, pancartes, cartulaires, etc. Concomitamment à leur organisation politique, qu’elles soient érigées en commune ou demeurent sous domination seigneuriale, elles constituèrent ainsi des fonds d’archives, dont la composition, propre à chacune d’entre elles, traduit le plus souvent une affirmation identitaire et la construction d’une mémoire communautaire, dont l’ampleur et les stratégies mises en œuvre varient, notamment selon le statut de ces villes. Les exemples les plus aboutis de ces stratégies identitaires et mémorielles, mises en exergue par des analyses codicologiques et textuelles, sont les cartulaires bordelais et libournais, qui furent minutieusement structurés préalablement à leur élaboration, parfois modifiés, marquant ainsi les évolutions politiques et sociales de ces communautés, particulièrement dans le contexte difficile de la guerre de Cent ans. Les identités et mémoires émanant de ces fonds d’archives et de ces pratiques documentaires soulignent la composition sociale de ces villes, leurs ambitions politiques et commerciales, dépassant, pour Bordeaux et Libourne, le cadre local et souvent conflictuel. Elles permettent également de cerner les relations entre ces communautés urbaines, leurs principales préoccupations ou l’hégémonie de la jurade sur les habitants. En outre, l’étude de ces fonds, et notamment leur comparaison, en ce qui concerne les actes royaux, avec les rôles gascons conservé à la chancellerie anglaise, permet de comprendre la relation très directe entretenue par ces communautés avec les souverains anglais, parfois au détriment de l’administration royale mise en place en Aquitaine, mais soulève également la question des choix archivistiques effectués : la construction identitaire et mémorielle semble avoir aussi impliqué la disparition, dans les fonds municipaux, des actes les plus défavorables aux intérêts de la ville, de même que certaines clauses dans les copies d’actes conservées, voire l’apparition opportune de documents dont il n’existe plus de traces dans les archives anglaises.