Thèse soutenue

Devant la photographie : esthétique et éthique de l'iconoclasme

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Auteur / Autrice : Lucie Pons
Direction : Alain Chareyre-Méjan
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts
Date : Soutenance le 27/03/2021
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'études en sciences des arts (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône)
Jury : Président / Présidente : Carole Talon-Hugon
Examinateurs / Examinatrices : François Soulages
Rapporteurs / Rapporteuses : Bernard Salignon, Bernard Lafargue

Résumé

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Mon travail de recherche porte sur ce que j’appelle le geste iconoclaste dans le champ de la photographie. L’analyse des raisons qui ont conduit à l’invention de la photographie, puis au perfectionnement de sa technique et de sa pratique, montre en quoi elle est, en soi, une voie d’approche iconoclaste du réel. La tentative de saisie du monde qui lui est propre porte en même temps en elle les conditions d’un dessaisissement : elle peut introduire du jeu, du flou, de l’inexplicable. La photographie, en somme, peut poser des points de suspension, quand on attendait d’elle à l’origine un éclairage définitif, investi d’une autorité supérieure. Le geste photographique, bien qu’il semble d’une simplicité élémentaire à première vue, est en réalité d’une grande complexité : engendrant à peine des images au bout du compte, il peut aussi se révéler d’une violence fondamentale. Mais, envisagé dans ses dimensions à la fois artistiques, esthétiques et éthiques, le geste iconoclaste photographique s’offre dans toute sa richesse : véritable faire inversé, véritable faire retroussé, il révèle les coutures, l’envers de notre culture et de son attachement aux images. Pourquoi sommes-nous si soucieux de les accumuler et de les conserver ? À travers cette étude, c’est donc aussi le rapport que nous entretenons avec ces dernières qui est questionné : que nous font-elles ? Qu’en faisons-nous ? Que sont-elles pour nous finalement ? Signes ponctuant la toile de nos légendes, elles ne sont rien, dans l’absolu. Ce qui fait l’image, c’est ce qui l’enveloppe ; de sorte que l’image absente est là tant qu’un contexte la tient. Ce qui défait l’image, c’est la disparition de sa situation.