Thèse soutenue

Approche quantitative de la bio-chimiluminescence ultrafaible : oxydation et métabolisme

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Auteur / Autrice : Ibtissame Khaoua
Direction : François Amblard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la vie et de la santé
Date : Soutenance le 16/09/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cancérologie, Biologie, Médecine, Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IBS-Center for Soft and Living Matter
référent : Faculté de médecine
Jury : Président / Présidente : Jean-Christophe Thalabard
Examinateurs / Examinatrices : Antoine Delon, Ludovic Jullien, Michel Toledano, Antigoni Alexandrou, Vincent Semetey, Emmanuel Martinod
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Delon, Ludovic Jullien

Résumé

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L’émission de lumière par les tissus vivants, probablement liée au métabolisme oxydatif, est connue depuis des décennies, tout comme la luminescence de certaines réactions chimiques très simples en milieu aqueux. Ces phénomènes restent très mal connus en raison de l’extrême faiblesse de lumière produite, appelée de ce fait "luminescence ultrafaible". Dans cette thèse, nous proposons d’abord un dispositif expérimental original pour quantifier avec une très grande sensibilité la luminescence produite par unité de volume de l’échantillon.Le seuil de détection atteint est ≈ 1 photon s−1 cm−3 soit ≈ 2.10−21 M.s−1 . Nous avons pour cela combiné : 1) un environnement d’obscurité maximale, 2) une sphère intégrante de réflexivité extrême pour canaliser au maximum les photons de l’échantillon vers le détecteur, 3) une caméra amplifiée en mode binaire dans le domaine visible (400 − 900) et un modèle statistique conduisant à une détectivité optimale, et 4) une procédure semi-automatique de manipulation dans l’obscurité.Grace à ce dispositif, 1) le seuil de détection est ≈ 9.2 photons s−1cm−2 sur la caméra, soit ≈ 1% du courant d’obscurité, 2) ≈ 12% des photons émis de façon isotrope par l’échantillon sont détectés, 3) la détection des variations de l’intensité lumineuse est optimisée en opérant non pas au maximum du rapport signal à bruit, mais au maximum de détectivité. Nous avons ensuite étudié la luminescence produite par la disproportionation de H2O2 dans l’eau, réaction importante pour le métabolisme et catalysée par les peroxidases, mais essentielle aussi dans l’histoire de la chimiluminescence pour la compréhension fondamentale et ses applications basées sur le luminol. Nous avons quantifié pour la première fois, en absence de tout catalyseur, la luminescence dose-dépendante de la disproportionation dans l’eau pure, avec ≈ 15 photons s−1cm−3 pour [H2O2] = 90 mM. Grace au modèle biologique bien connu des levures Saccharomyces cerevisiae, nous avons mis en évidence un pic de luminescence en culture liquide associé au début de la phase exponentielle, suivi d’une décroissance sur 10 heures. Cette production de lumière représente environ 10−5 par seconde et par cellule.Notre travail permet d’envisager l’étude beaucoup plus quantitative de la luminescence ultrafaible en chimie et en biologie, condition nécessaire pour la com- préhension des mécanismes fondamentaux impliqués et le développement de possibles applications notamment biomédicales.