Thèse soutenue

De la vertu antique aux vertus de l'avenir : la conception nietzschéenne des vertus, entre héritages et renouveau
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Auteur / Autrice : Clément Bertot
Direction : Patrick WotlingJean Leclercq
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 24/11/2020
Etablissement(s) : Reims en cotutelle avec Université catholique de Louvain (1970-....)
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de l'homme et de la société (Reims, Marne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : (CIRLEP) Centre Interdisciplinaire de Recherches sur les Langues Et la Pensée
Jury : Président / Présidente : Jean-Michel Counet
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Wotling, Jean Leclercq, Marco Brusotti, Isabelle Wienand, Céline Denat
Rapporteurs / Rapporteuses : Marco Brusotti, Isabelle Wienand

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Pour un esprit libre qui fait profession de penser « par-delà bien et mal », l’activité philosophique a-t-elle encore quelque chose à voir avec ce que les Grecs nommaient la « vertu »? Tout porte à croire que ce n’est pas le cas, si l’on se fie aux dires de Nietzsche, qui se présente comme le « premier immoraliste ». Pourtant, on peut rassembler de nombreux indices qui prouvent que Nietzsche se positionne dans la postérité des Grecs, qui ne séparaient jamais l’activité philosophique d’une recherche de la vertu. Nietzsche veut réhabiliter le concept de « vertu » au XIXème siècle, car à ses yeux, le caractère insoluble des débats moraux, dans la modernité, tient à l’absence d’un consensus, sur les qualités morales. Renouer avec une problématique arétique supposera d’abord de dénoncer différents modèles de la motivation morale. Nietzsche critiquera toutes les anthropologies qui prédéterminent la finalité de l’homme selon un perfectionnement moral, à commencer par les éthiques antiques fondées dans un eudémonisme, ainsi que les morales modernes, qui sont bâties sur le devoir, ou sur la recherche de l’utilité. Parallèlement à ce travail critique, le rôle du philosophe sera de redéfinir intégralement les conditions d’émergence des vertus à partir de l’univers primordial des pulsions. Il s’agira de questionner les modalités d’acquisition et d’exercice des vertus, en dehors de l’éthique traditionnellement comprise. Adoptant la perspective de l’élevage dans le but de renforcer le caractère et aussi d’aiguiser l’esprit, Nietzsche va progressivement réinventer toutes les vertus (courage, justice, magnanimité, humilité, amour, solitude, probité, dureté, etc.). Pour ressaisir les enjeux de ce double geste de critique et de création, nous pratiquerons l’histoire de la philosophie, car Nietzsche dialogue avec de nombreux théoriciens des vertus. Mais nous pratiquerons aussi l’histoire culturelle, pour mesurer les apports de chaque strate historique, au cœur de la tradition morale européenne. Et enfin nous procéderons à une redéfinition de la philosophie comme manière de vivre pour montrer que Nietzsche est le premier à se livrer à des expériences nouvelles, avec les vertus dont il hérite.