Thèse soutenue

Continuité des soins en médecine générale : transitions hôpital-ville

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Auteur / Autrice : Aline Hurtaud
Direction : Florence Canouï-Poitrine
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 02/12/2020
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil) - Laboratoire Clinical Epidemiology and Ageing : Geriatrie Soins Primaires et Santé Publique (CEPIA) - EA 7376 (Créteil)
établissement opérateur d'inscription : Faculté de médecine
Jury : Président / Présidente : Olivier Saint-Lary
Examinateurs / Examinatrices : Florence Canouï-Poitrine, Nelly Agrinier, David Darmon, Pascal Clerc, Cyrille Colin
Rapporteurs / Rapporteuses : Nelly Agrinier, David Darmon

Résumé

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En médecine générale, la continuité des soins est associée à une meilleure qualité des soins et à la satisfaction des patients. Deux transitions hôpital - ville - la sortie d’hospitalisation d’une personne âgée et le diagnostic d’un cancer - ont été identifiées comme des situations à risque de rupture de cette continuité des soins. L’objectif de la thèse était d’évaluer la continuité des soins et ses ruptures, dans le contexte de la médecine générale en France, ainsi que rechercher ses déterminants. Une cohorte prospective de 71 patients âgés sortant de l’hôpital et leur médecin généraliste a été constituée (Champagne-Ardenne, 2016-2017). Les caractéristiques du courrier de sortie (continuité informationnelle) et des consultations de sortie d’hospitalisation en médecine générale (continuité longitudinale) ont été étudiées. Une seconde cohorte de 2 853 patients suivis par 96 médecins généralistes a été constituée à partir de l’Observatoire de la Médecine Générale (France, 2001-2010). La régularité des consultations des patients a été comparée avant et après le diagnostic du cancer (continuité longitudinale). La proportion et les caractéristiques des patients (âge, sexe, comorbidités, antécédent de troubles psychiques) suivis pour un soutien psychologique après cancer en médecine générale ont été décrites à partir d’une cohorte de 4 330 patients (111 médecins généralistes, continuité longitudinale).En sortie d’hospitalisation de personnes âgées, notre travail a confirmé un risque de rupture de la continuité informationnelle des soins, du fait du retard de transmission du courrier de sortie. Une rupture de la continuité longitudinale des soins était également constatée : moins d’un médecin généraliste sur deux avait été informé de la sortie, et le rendez-vous de consultation était laissé à l’initiative des patients. Les patients âgés revus sans courrier transmis avaient un risque augmenté de réhospitalisation précoce. Après le diagnostic de cancer, nos travaux ont montré une rupture de la continuité longitudinale des soins chez environ un quart des patients. Ceux ayant des comorbidités ou un cancer métastatique étaient moins à risque de rupture. Quatre patients sur dix étaient suivis en médecine générale pour des troubles psychiques après le diagnostic d’un cancer, notamment les femmes et des patients jeunes. Les médecins généralistes assuraient une forte continuité pour les patients qui avaient un soutien psychologique avant le cancer : 82 % d’entre eux étaient encore suivi après le diagnostic.En conclusion, ces travaux confirment le risque de rupture pour les patients âgés en sortie d’hospitalisation et les patients avec un cancer, et ouvrent sur des perspectives d’amélioration des pratiques cliniques en faveur d’une meilleure continuité des soins, et des perspectives de recherches complémentaires.